Nine Perfect Strangers
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Face au gourou Nicole Kidman, un casting en osmose totale pour une série psychiatrique lunaire et indescriptible.

Quatre ans après le fantastique Big Little Lies (on a déjà oublié cette saison 2), Nicole Kidman retrouve l'écrivaine Liane Moriarty pour une toute nouvelle série adaptée d'un autre de ses romans, Nine Perfect Strangers. À l'écriture, c'est à nouveau David E. Kelley qui s'y colle. Et comme avec son luxueux drama à Monterey, il croque le portrait d'individus abîmés fascinants, complexes, odieux, jubilatoires.

Parce que Nine Perfect Strangers est, d'abord et avant tout, une série de personnages. Dans un centre de santé et de bien-être qui promet la guérison et la transformation intérieure, neuf citadins stressés viennent pour tenter de reconnecter avec le bonheur. Sauf que la patronne des lieux, la mystique Masha, a des méthodes pas faciles à intégrer. Au cours de cette retraite de 10 jours, la curieuse thérapeute vêtue de blancs dit vouloir revigorer leurs esprits et leurs corps fatigués. Ces "9 inconnus" n'ont aucune idée de ce qui les attend...



Comme à l'époque de BLL, Kelley a réussi à réunir un casting cinq étoiles pour incarner ces clients aussi humains que détestables. Du charismatique Bobby Cannavale à un Michael Shannon à contre-emploi, en passant par une touchante Melissa McCarthy ou un Luke Evans rugueux, chacun livre une partition formidable, d'une générosité surprenante, tour à tour tendre et brutale, émouvante et méprisable. Chacun des personnages est merveilleusement écrit, et chaque dialogue claque dans l'air saturé de ce centre de relaxation où la tension est reine.

C'est malsain, incommodant, insaisissable, à l'image de l'énigmatique maîtresse du centre. Nicole Kidman incarne une sorte de gourou impénétrable, à la sagesse toute relative et à l'accent russe franchement perturbant. Ses patients ont bien du mal à la cerner. Et nous aussi. Où Masha et la série veulent-elles en venir ? Nine Perfect Strangers prend vraiment tout son temps pour délayer ses mystères et faire craquer, une à une, les coquilles de ses personnages. C'est un peu rageant par moment... mais on prend une grande respiration. Et on réalise que patience est mère de toutes les vertus... Visiblement, la méthode du gourou Kidman marche sur nous en tout cas !