La première série du réalisateur de The Raid ne déçoit pas.
La perspective de voir Gareth Evans prendre la tête d'une série avait de quoi exciter nos cerveaux encore tout retournés par les démonstrations martiales de The Raid. La présence à ses côtés de Matt Flannery, chef op fétiche du Gallois, ne trompe pas. Gangs of London se raconte d'abord par le visuel : son découpage de l'action millimétré, ses angles obliques et sa photo crépusculaire qui précipitent directement dans le chaos. Un désordre provoqué par la mort d'un gros bonnet de la mafia londonienne qui entraîne aussitôt une lutte de pouvoir de ses vassaux. La démonstration de style aguiche, certes, mais sait aussi ménager ses effets, pour frapper fort au moment le plus inattendu, comme dans cet épisode sidérant en forme de home-invasion. La nouveauté ici, c'est qu'Evans a le champ libre pour développer un récit au long cours. S'il n'a pas la main moins lourde en archétypes que dans The Raid 2, avec lequel les points communs sont légion, sa narration séduit davantage. Elle se construit autour du fils du parrain défunt, héritier de l'empire, cerné par les sycophantes aux appétits aiguisés par son business. A travers ces seconds couteaux, la série dresse une passionnante radioscopie d'une communauté du crime et de ses rapports de domination. Mais au fond, ce qu’ausculte le mieux Gangs of London, c'est le cœur de la dynastie mafieuse. Avec ce gamin poussé à entretenir un sens du devoir morbide pour que sa lignée garde son rang. Plus la menace pèse sur lui, plus la violence se fait viscérale, suffocante. La sensation va vous rester longtemps après visionnage.
Gangs of London, disponible sur StarzPlay.
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