L'acteur n’a rien à envier aux plus grands : bien lancé dans le tourbillon hollywoodien, il ne compte pas s’arrêter de sitôt.
Actuellement à l'affiche d'Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, pour lequel sa performance est bien le seul aspect acclamé du film, Jonathan Majors intrigue. Du jour au lendemain, l'acteur américain de 33 ans est partout. Mais d’où vient-il ?
Des débuts prometteurs
Son premier rôle, Jonathan Majors le décroche à 27 ans. Et ce n'est pas au cinéma qu'il apparaît, mais bien à la télévision. Dans la mini-série When We Rise, une production d'ABC relatant la naissance des mouvements LGBTQ+ au lendemain des émeutes de Stonewall en 1969, l'acteur prête ses traits à l'activiste Ken Jones dont la version plus âgée est interprétée par le regretté Michael K. Williams — malgré une ressemblance inexistante il faut le souligner. Il enchaîne ensuite des rôles de second plan, mais dans des productions plutôt notables. On l'aperçoit en 2018 dans Hostiles, western américain signé Scott Cooper, et son magnétisme peine à être caché derrière Christian Bale, protagoniste du film. Ce petit rôle, il le tient au côté d'un Timothée Chalamet également naissant dans l'industrie du cinéma.
L'année suivante, c'est avec Undercover : Une histoire vraie d'une part, et La Loi de la Jungle de l'autre, qu'est dévoilé son potentiel de bad guy. Autant dans le premier, un film policier porté par Matthew McConaughey, que dans le second, un drame mené par le duo Charlie Hunnam-Jack O'Connell, il y incarne un gangster local. Et ce n'est pas pour rien que Jonathan Majors arrive si bien à jouer des personnages moralement complexes. C'est bel et bien une enfance difficile qu'il cache sous son imposante carrure. Adolescent, Majors grandit dans un voisinage où ils croisent des criminels à chaque coin de rue. Il est très rapidement arrêté pour vol à l'étalage, ou même suspendu de son lycée pour avoir cogné un autre élève. Ces événements marquent un premier séjour en institution pour mineure, au sein de laquelle il se découvre une passion.
« J’ai rencontré beaucoup de gens bienveillants dans cette institution. Et notamment une femme qui enseignait le théâtre. C’est elle qui m’a sauvé. Je ne sais pas comment j’aurais fini. J’ai suivi ses cours parce que j’ai toujours aimé les mots, les livres. Et elle m’a donné l’amour de la scène » déclarait l'acteur à Première.
Ce goût pour l'acting, il ne le lâche pas, et obtiendra un master en arts dramatiques à Yale — là où sont passés plusieurs acteurs noirs aujourd'hui en contrat chez Marvel. Au cours de ses études, il sera frappé par la performance d'Heath Ledger en Joker dans The Dark Knight. Pour Majors, l'acteur a touché du doigt cette dualité morale avec laquelle il avait lutté toute sa vie, sans savoir que comme lui, il allait jouer quelques années plus tard un antagoniste au sein d'un film de super-héros.
Un acteur engagé
Très rapidement Jonathan Majors se fait repérer par les studios. Il enchaîne alors les rôles dans des productions évocatrices de la condition des afro-américains, dont l'ambition est à chaque fois de redonner à la communauté noire la place qui est la sienne. Il commence avec The Last Black Man in San Francisco, première réalisation de Joe Talbot qui touche à la gentrification des quartiers. Il se fait ensuite une place sur Netflix, en tenant les rôles principaux de Da 5 Bloods : Frères de sang de Spike Lee qui suit des vétérans afro-américains de la guerre du Viêt Nam, et du premier long-métrage de Jeymes Samuel, The Harder They fall. Il y interprète Nat Love, esclave noir devenu cow-boy du Far West, dont l'ambition est de se venger de son nemesis. Jonathan Majors y est entouré d'Idris Elba et Regina King, mais "malgré un casting quatre étoiles, on ne voit que lui. Sa gueule. Sa présence et son aura magnétique. A la fois très cool mais aussi inquiétante et massive," déclarait la rédaction de Première à la sortie du film.
Il fait son retour sur le petit écran en 2020 avec la série télévisée de Jordan Peele et Misha Green, Lovecraft Country qui traite d’un thème fétiche du réalisateur de Get Out : la ségrégation raciale dans les années 50. Un symbolisme qui se poursuit, puisqu'il peut cette fois-ci partager l'écran avec Michael K. Williams.
Un pied dans les franchises
2023 est décidément l'année de la consécration pour Jonathan Majors. Introduit dans le final de la saison 1 de Loki, c'est en interprétant Celui qui Demeure (et qui est là pour rester) aka Kang le Conquérant qu'il a annoncé intégrer l'univers Marvel. Prochain grand antagoniste des phases V et VI du MCU, il est actuellement à l'affiche d'Ant-Man et la Guêpe : Quantumania. Mais ce n’est pas la seule franchise qu’il est sur le point de conquérir. Il en a une autre dans son radar, Rocky. Antagoniste de Creed III qui sortira le 3 mars au cinéma, il fera face à Michael B. Jordan sur le ring. Un duel qui promet puissance et intensité.
Enfin, il est également le protagoniste de Devotion — un sous Top Gun : Maverick avec Glen Powell, encore inédit en France. Il y incarne le personnage nuancé d’un aviateur noir qui fait ses preuves dans un système profondément raciste, tout en étant père de famille dévoué. Le point commun de toutes ces productions ? Majors y vole la vedette au héros.
Un futur majeur
Et Jonathan Majors ne compte pas s'arrêter là. Le nouveau grand méchant de Marvel rêve de faire revenir Robert Downey Jr. en Iron Man pour Avengers 5. Il a également choqué Sundance avec son rôle dans Magazine Dreams, film pour lequel il a "mangé 6100 calories par jour pendant environ quatre mois" pour son rôle de bodybuilder.
Le dernier projet en date de Majors est le rôle principal de l'adaptation par Nadia Latif du roman à suspense The Man In My Basement de Walter Mosley. Il tiendra tête au grand Willem Dafoe en incarnant Charles Blakely, un homme qui, lorsqu’il risque de perdre sa maison familiale, accepte qu’un étranger vive dans son sous-sol pendant l'été en échange de 50 000 dollars. Une belle métaphore de sa carrière, puisque le film abordera tous les thèmes qui ont forgé sa filmographie : la race, l'identité, le pouvoir et la dichotomie du bien contre le mal.
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