Le parquet de Cracovie a renoncé à son droit de faire appel de la décision du tribunal favorable au réalisateur.
Le 30 octobre 2015, la justice polonaise avait refusé l'extradition du cinéaste franco-polonais, accusé de viol d'une mineure en 1977 en Californie.
"Le tribunal a conclu à l’inadmissibilité d’extradition aux Etats-Unis du citoyen polonais et français Roman Polanski", avait alors déclaré devant la presse le juge Dariusz Mazur justifiant la décision du tribunal de Cracovie au regard de la Convention européenne des Droits de l'Homme et fustigeant les Etats-Unis dans cette affaire : "Certains juges et procureurs américains ont gravement violé les règles d'un fair trial dans l'affaire Polanski. Si la Pologne avait accepté la demande américaine d'extradition, elle aurait violé les droits de M. Polanski et du même coup, la Convention européenne des droits de l'Homme", assurait-il alors.
Premier verdict : Roman Polanski : son extradition aux États-Unis refusée
Mais le verdict du tribunal n'était cependant pas définitif, le parquet polonais - qui représente la partie américaine - pouvait encore faire appel : "La Cour d'appel pourra maintenir le verdict, le changer ou renvoyer l'affaire pour un nouvel examen devant le tribunal de première instance", précisait à l'AFP une portre-parole du tribunal de Cracovie, Beata Gorszczyk.
Aujourd'hui, la justice polonaise a définitivement refusé l’extradition de Roman Polanski aux Etats-Unis a fait savoir le parquet de Cracovie, renonçant à faire appel du premier verdict.
"Ceci met un terme aux procédures judiciaires contre Roman Polanski et sa situation légale est similaire à celle dont il jouit en Suisse", a indiqué à l'AFP Jerzy Stachowicz, un des avocats du réalisateur.
Il revient désormais au ministre de la Justice de communiquer la décision du tribunal aux autorités américaines.
Dans cette affaire qui remonte à près de quarante ans,Roman Polanski est poursuivi par les autorités américaines pour "rapports sexuels illégaux avec une mineure". En 1977, en Californie, le cinéaste, alors âgé de 43 ans, est soupçonné d'avoir violé Samantha Geimer, âgée de 13 ans. Après 42 jours de prison et une libération sous caution, le réaslisateur, qui avait plaidé coupable, s'était enfui des États-Unis avant l'annonce du verdict, craignant d'y être lourdement condamné. Et même si la victime a depuis plusieurs fois demandé l'abandon des poursuites judiciaires et a déclaré avoir pardonné à Roman Polanski, le tribunal de Los Angeles espère toujours pouvoir condamner le réalisateur sur le sol américain.
La Pologne est le deuxième pays à refuser l'extradition de Roman Polanski, après la Suisse en 2010.
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