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Sur un fond rouge sang, la silhouette d'un Anthony Hopkins méconnaissable tenant un couteau entre ses mains croisées, menton relevé et droit comme un i, nous observe d'un air de défi menaçant. En guise de tagline, les simples mots "good evening" nous plongent sobrement dans l'univers noir du cinéaste légendaire.Cette superbe première affiche d'Hitchcock, le film de Sacha Gervasi (réalisateur du documentaire déjanté Anvil !) qui s'intéresse au tournage de Psychose et aux relations du maître du suspens avec sa femme Alma, est accompagnée d'une date de sortie américaine pour le 23 novembre prochain. Ce qui lui permet de rentrer dans la course aux Oscars.Et entre son casting et son sujet, ce drame inspiré de la vie d'Alfred Hitchcock est un prétendant sérieux. Dans la peau du maître, le grand Anthony Hopkins donc, oscarisé pour son interprétation d'Hannibal Lecter dans Le Silence des Agneaux. Dans le rôle de sa femme, Helen Mirren, Oscar de la meilleure actrice pour The Queen. Et autour de ces deux monstres sacrés, on retrouve Scarlett Johansson dans le rôle de Janet Leigh (la victime de la scène mythique sous la douche dans Psychose), Jessica Biel dans celui de Vera Miles, qui interprétait la soeur de Leigh, James d'Arcy en Anthony Perkins, et Toni Colette dans la peau de l'assistante du maître Peggy Robertson.Loin d'un biopic traditionnel, Hitchcock s'intéresse à une période précise de la vie du réalisateur, celle du tournage mouvementé de Psychose, qu'il avait dû en partie financer lui-même, construisant ses propres plateaux et utilisant l'équipe de sa série télé Alfred Hitchcock Presents devant le peu d'enthousiasme de la Paramount. Des circonstances chaotiques qui ont accouché d'un film mythique, raconté par Stephen Rebello dans son livre référence Alfred Hitchcock and the making of Psycho, et adapté ici par le scénariste de Black Swan.Hitchcock a quelques arguments sérieux pour prétendre à une ou deux statuettes. On attend avec impatience une date de sortie française.