Oscars 2015 : les 5 plus beaux plans d'Emmanuel Lubezki
Sleepy Hollow de Tim Burton
Après une première nomination à l?oscar pour La petite princesse (95), Lubezki est sollicité pour Sleepy hollow, que <strong>Tim Burton</strong> lui présente comme l?histoire « d?un homme qui vit constamment à l?intérieur de sa propre tête, et celle d?un autre qui n?a plus de tête du tout. »Pour obtenir les couleurs et l?ambiance hivernales voulues par Burton, sans oublier l?esthétique picturale inspirée des films de la Hammer, Lubezki tourne en studio, créant pour l?occasion un système d?éclairage artificiel sophistiqué monté sur une combinaison de 3 grues. La scène de souvenir fantasmé est un exemple extrême de stylisation, avec ses décors expressionnistes et ses éclairages ultra contrastés.
Children of Men d'Alfonso Cuaron
A la première vision, la séquence du guet-apens est si forte et inattendue qu?on ne remarque même pas qu?il s?agit d?un plan séquence d?une grande complexité, ce qui n?a au fond aucune importance. Depuis, il a été si commentée qu?on n?ignore plus rien de ses secrets de fabrication. Le véhicule a été aménagé de façon à laisser le champ libre à la caméra quelle que soit sa position, quitte à escamoter les acteurs.Une autre séquence impressionnante a lieu à la fin du film, pendant l?assaut d?un immeuble. Il s?agit d?un montage de plusieurs plans, les soudures étant invisibles. <strong>>>>VOIR LA SCENE</strong>
Ali de Michael Mann
Fidèle au thème de son film (Ali se réinvente pour rester en accord avec lui-même) <strong>Michael Mann</strong> décide de privilégier l?authenticité à tous les niveaux : son acteur <strong>Will Smith</strong> s?entraîne pendant des mois pour boxer et se transformer physiquement. Et Mann fait appel à Emmanuel Lubezki pour capturer les moments décisifs, tournés quand c?est possible sur les lieux mêmes où ils se sont produits. Ce n?est pas la cas pour l?historique match contre Foreman, qui a eu lieu au Zaïre et devait permettre à Ali de reprendre son titre de champion du monde. L?évènement a été recréé au Mozambique au milieu d?un foule de 30000 figurants. Le match lui-même traduit à la fois le tumulte intérieur du boxeur qui a encore des moments de doute, et sa stratégie qui consiste à simuler le manque de concentration.
Gravity d'Alfonso Cuaron
On pourrait écrire plusieurs livres sur l?inoubliable premier plan-séquence de Gravity : ce qu?il signifie, ce qu?il invente, ce qu?il confirme, ce qu?il implique en terme de langage cinématographique, pourquoi il fonctionne malgré son recours aux artifices. Pour le réaliser, il a fallu concevoir un appareillage dont on ne savait pas jusqu?à la veille de la production s?il allait fonctionner. Encore un défi technique pour Lubezki, mais sa capacité à les résoudre semble infinie. On dirait même que c?est devenu une habitude.
Tree of Life de Terrence Malick
Pour sa deuxième collaboration avec <strong>Terrence Malick</strong>, Emmanuel Lubezki entame une expérience radicale qui consiste à n?utiliser que la lumière naturelle. Les contraintes sont fortes mais les avantages nombreux, cette approche permettant d?obtenir des résultats infiniment plus riches et subtils qu?avec une lumière artificielle.Un des objectifs de Malick fonctionne à plein, ses images ayant la capacité d?évoquer chez le spectateur une impression de déjà vécu, comme si ses propres souvenirs d?enfance étaient universellement partagés.
Emmanuel Lubezki, Oscar de la meilleure photo
C'est l'un des plus grands chef op du moment. Il a cadré, éclairé, façonné, certains films de <strong>Terrence Malick</strong>, <strong>Alfonso Cuaron</strong>, <strong>Michael Mann</strong>, <strong>Tim Burton</strong> ou les Coen, et son travail inoui pour Birdman vient d'être récompensé par une statuette. L'occasion de revenir sur les cinq plans les plus dingues de sa carrière... lumineuse. Par Gérard Delorme
Oscarisé pour la photo sublime de Birdman, Emmanuel Lubezki est l'un des plus grands chef op d'aujourd'hui. Retour sur ses 5 plus grandes séquences...
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