Le premier Iron Man revient ce soir sur W9.
A l'occasion de la rediffusion d'Iron Man à 21h sur W9, le premier gros succès de Marvel, qui est à l'origine du "Cinematic Universe" du studio, retour sur une anecdote intéressante : non, ce n'est pas la firme qui a inventé le rituel de la "scène post-générique". Savez-vous dans quelle autre saga à succès a été initié ce concept ?
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Depuis Iron Man en 2008 et l'apparition de Nick Fury (Samuel L. Jackson) lâchant son fameux "Je viens vous parler du projet Avengers" à un Tony Stark (Robert Downey Jr.) passablement surpris, l'intégralité des films produits par Marvel Studios se sont conclus par une scène bonus. Le concept s'est tellement développé que depuis les longs-métrages de la phase 2 (post-Avengers), on compte souvent deux scènes bonus : une en début de générique et une à la fin (et parfois une autre située juste après, comme dans Thor le monde des ténèbres qui se conclut par un gag). Le principe est simple : appuyer le côté global de l'univers partagé et connecter les films les uns aux autres, tout en faisant du teasing pour la suite en introduisant de nouveaux personnages.
Une signature Marvel Studios...
Ce procédé est devenu la marque Marvel Studios, et tout le monde s'accorde souvent sur le fait que c'est leur spécificité, que d'autres copient désormais. Bien sûr, le fait de mettre une scène post-générique ne date pas d'hier : d'autres sagas ont déjà fait ça timidement (X-Men 3, Pirate des Caraïbes), sauf que c'était pour annoncer une suite interne, pas un film dérivé partageant le monde où évoluent les héros. Ainsi, il a fallu attendre Wolverine le combat de l'immortel pour qu'un film de mutants se permette d'introduire autre chose qu'une suite pure et dure (la scène bonus était un pont vers X-Men Days of Future Past) clairement sur le modèle de Iron Man et ses potes.
Pareil pour les scènes bonus qu'on trouve dans bon nombre de films d'horreur ou autres comédies : le client malchanceux resté dans le taxi du héros de Y'a-t-il un pilote dans l'avion (qui date de 1980, quand même) réapparaît ainsi à la toute fin du générique pour un ultime gag, et basta. Il n'annonce aucunement un passage vers autre chose.
L'utilisation des scènes bonus en tant que teasers voire bandes-annonces pour des films dérivés à venir semble donc à première vue être une trouvaille de Marvel... Sauf que non, pas du tout. C'est une toute autre saga qui a inauguré ce principe, deux ans avant le premier Iron Man. Making-of du blockbuster de Jon Favreau :
... Made in Fast & Furious
En effet c'est en 2006 que sort Tokyo Drift, le troisième film de la licence Fast & Furious. Le long-métrage se présente comme un hors-sujet par rapport aux deux précédents épisodes : aucun des héros n'est là, le protagoniste est un petit nouveau (Lucas Black), l'action se déroule au Japon et pas en Amérique... Bref, seul le thème des courses de voitures semble relier cet épisode hors-série à l'univers des deux films précédents. C'est là qu'intervient la première scène bonus-crossover digne de ce nom dans un blockbuster. A la toute fin du film, après l'épilogue, alors que rien ne l'annonce, Dom Torreto alias Vin Diesel fait son apparition, reliant du même coup le film au reste de la saga. Rappelons que c'est d'ailleurs uniquement grâce à cette scène que Lucas Black peut faire son retour dans les nouveaux Fast & Furious : il a signé pour les 7, 8 et 9. Alors ok, c'était brouillon, la chronologie qui en découle pour Fast & Furious 4, 5, et 6 est totalement tirée par les cheveux, mais le concept était né, dans un parking nippon avec deux fous du volant. On pourrait objecter que la scène arrive juste avant le générique et non juste après, mais ne chipotons pas : le concept est né là.
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Du coup, quand l'intégralité des films Fast & Furious suivants inclut une scène post-générique (l'évasion de Dom de FF4, Eva Mendes qui signale le retour de Leti pour FF5, l'irruption de Jason Statham pour FF6...) ce n'est pas un pompage bas de plafond du système Marvel, loin de là. A la limite, on peut dire que le choix de placer le bonus pendant ou après le générique est peut-être influencé par la méthode qui a abouti à Avengers, encore que. Mais sur le principe c'est juste le prolongement logique d'un procédé utilisé par la saga la plus décomplexée du genre, bien avant tout le monde.
Aussi incroyable que ça puisse paraître, si on parle blockbusters, Fast & Furious avait planifié avant tout le monde la construction de son univers partagé. Et ça c'est respectable. En même temps, une saga sur les courses de bagnoles qui arrive en avance, quoi de plus logique finalement.
Yérim Sar
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