Venom
Capture d'écran/Sony Pictures

Tom Hardy se noie dans ce blockbuster qui semble sorti d’une autre époque.

Sorti en octobre 2018, Venom, de Ruben Fleisher, avec Tom Hardy, Michelle Williams et Riz Ahmed, reviendra ce dimanche sur TF1. Une bonne manière de patienter jusqu'à la sortie de sa suite, Let There Be Carnage, toujours portée par l'acteur de Mad Max : Fury Road, mais cette fois réalisée par Andy Serkis et prévue pour le 20 octobre au cinéma.

Venom 2 : Let There Be Carnage, une suite sans queue ni tête [critique]

Voici notre critique du premier opus :

Après les échecs critiques des films The Amazing Spider-Man, Sony a concédé en 2017 à partager les droits du Tisseur avec Disney/Marvel. De cette entente inédite entre les deux studios est né Spider-Man : Homecoming, nouveau reboot du personnage, qui évolue désormais au côté des Avengers. Sony aurait pu s’arrêter là, profiter des royalties et laisser l’ancienne concurrence faire le boulot. Sauf que le contrat stipulait que la firme avait toujours le droit d’exploiter au cinéma les personnages secondaires de l’univers Spider-Man. Ni une, ni deux, Venom était dans les tuyaux, avec pour objectif de monter un « cinematic universe » parallèle. Déjà incarné sur grand écran dans Spider-Man 3 par Topher Grace, l’ennemi emblématique de Spidey est donc de retour dans son propre long-métrage, sous les traits de Tom Hardy et la direction de Ruben Fleisher (Bienvenue à Zombieland, Gangster Squad).

Le réalisateur de Venom n'a pas compris les critiques contre son film

L’histoire d’Eddie Brock, reporter d’investigation à succès qui se retrouve contaminé par un symbiote extraterrestre à la force surhumaine. La bestiole a été ramenée chez nous par un PDG malfaisant, copie conforme d’Elon Musk (Riz Ahmed, qui fait tout juste le job), bien décidé à fusionner l’humain et l’alien dans le but de permettre à l’Homme de vivre dans l’espace. Dopé aux retournements de situation et aux coïncidences improbables, le film ne fonctionne qu’en ruptures de ton maladroites. Fleisher passe sans avertissement du thriller fantastique à la comédie cartoonesque gênante, et finit par tout transformer en pastiche (le genre super-héroïque, les dialogues, Tom Hardy lui-même). 

La schizophrénie de Brock - le symbiote lui parle et peut prendre le contrôle de son corps - est malheureusement bien vite évacuée au profit d’une succession interminable de scènes d’action surdécoupées. Malgré un budget effets spéciaux conséquent, Venom a des airs de blockbuster mal dégrossi des années 90. Hardy y va visiblement de bon coeur, mais disparaît sous ses grimaces incessantes et des séquences gaguesques absurdes qui foutraient la honte à n’importe quel acteur de série Z. Le souvenir de la star en train de croquer dans un homard vivant nous hantera longtemps. 

Après un troisième acte sans surprises (vraiment aucune), le film tease sa suite à l’aide d’une scène post-générique où un grand acteur, maquillé et coiffé comme Tahiti Bob des Simpson, perd toute dignité. Au secours.


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