Sony semble se lancer dans la course aux univers parallèles.
Depuis quelque temps (après le crash de Justice League, en fait), DC et Warner Bros misent tout sur le multivers, croisement de mondes parallèles qui permettront par exemple à Barry Allen de partir en mission avec le Batman de Michael Keaton dans le film The Flash. Un rêve humide pour les nerds, qui connaissent parfaitement le procédé pour l’avoir expérimenté depuis des décennies dans les comics. Sony en a d’ailleurs fait l’élément scénaristique central de Spider-Man : New Generation, immense film d’animation qui connaîtra une suite en avril 2022. Le Tisseur croisait ainsi différentes versions de lui-même, du traditionnel Peter Parker à Spider-Gwen, Spider-Cochon ou Spider-Man Noir.
Comment Spider-Man New Generation a réinventé le mythe de l’homme-araignéeMarvel va également se lancer dans l’aventure prochainement avec la suite de Doctor Strange, intitulée Doctor Strange in the Multiverse of Madness. Rien n’a filtré sur le scénario mais son titre semble assez clair : le studio va élargir ses histoires au multivers, permettant potentiellement à des personnages issus d’autres univers de rejoindre celui du MCU. Dans ce contexte, l’annonce du retour d’Electro dans Spider-Man 3 est à la fois une évidence et une pure surprise : le méchant joué par Jamie Foxx n’avait convaincu à peu près personne dans le nullissime The Amazing Spider-Man 2. À l’époque, Andrew Garfield incarnait encore le Monte-en-l’air et on était bien loin d’un deal de co-production entre Marvel et Sony concernant les films live Spider-Man. Puis les studios ont fait revenir J.K. Simmons dans le rôle de J. Jonah Jameson à la toute fin de Spider-Man : Far From Home. Certes, une version alternative du personnage adoré des fans, mais surtout un signe annonciateur d’une politique éditoriale plus globale.
Alors pourquoi faire réintroduire Electro dans la mythologie, puisque les spectateurs et la critique n’y ont pas adhéré ? Certainement pour permettre à Sony d’être très clair dans sa communication auprès du grand public : Spider-Man est désormais une marque globale, connectée à travers tous les films de la firme de Culver City, de l’animation au cinéma traditionnel. Et tant pis si Electro n’a pas de fanbase, l’essentiel est d’envoyer un message (d’ailleurs rien ne dit que Jamie Foxx ne fera pas qu’une minuscule apparition dans le film. Un clin d’oeil, qui affirmerait le propos). À l’image de ce que préparent DC et Warner, cette méthode ouvre la porte à des histoires démentielles, et permet dans le même mouvement nostalgique de relier l’intégralité des anciens films - bons comme mauvais - à un multivers qui les dépasse tous. Sony s’offre ainsi la possibilité de faire revenir n’importe quel acteur si le bon scénario se présente, et de réenchanter un passé pas toujours glorieux.
The Amazing Spider-Man était loin d’être mémorable ? Oui, mais avouez que vous ne cracheriez pas sur un team up entre Tom Holland et Andrew Garfield. Et qui ne serait pas enthousiasmé en retrouvant Tobey Maguire dans le costume ? Tout reste encore à construire pour Sony, mais l’avenir du genre super-héroïque semble définitivement se jouer sur le terrain des univers parallèles.
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