Le dernier James Bond de Pierce Brosnan est programmé ce soir sur France 3.
Décryptage de Meurs un autre jour, de Lee Tamahori(1999), en attendant de le (re)voir dans le cadre du cycle James Bond organisé par France 3 le vendredi soir.
Thème
"Die another Day" chanté par Madonna et composée et écrite par Madonna et Mirwais Ahmadzaï. A des années lumière des codes du générique bondien, le thème très noise est l’un des pires cauchemars des fans. Et des officiels : si le titre fut nommé pour un Golden Globe, il fut aussi listé lors des Golden Raspberry Award dans la catégorie pire chanson de film en 2002.
James Bond contre… Le colonel Moon d’abord qui l’a séquestré et torturé dans les prisons coréennes, l’obligeant à rentrer dans un hotêl quatre étoiles de Hong-Kong sapé comme un clochard. Tout se perd… Il y a aussi Gustav Graves un milliardaire Branson-esque à la tête d'une mine de diamants. Imbu de lui même, amateur de coups médiatiques (son entrée en scène se fait en parachute devant des masses de journalistes), il possède un immense palais de glace en Islande, d'où il projette des plans d’invasion de la Corée du Sud : Icare, son immense satellite fait de diamants, peut concentrer la puissance du soleil, devenant ainsi une arme redoutable… Et si Moon et Graves ne faisait qu'un ?
Le film La séquence d’ouverture ringarde et très mal faite où l’on voit Bond surfer est à l’image d’un film qui « surfe » sur tout ce que le cinéma à fait de pire à l’orée des 00. Ce vingtième film affronte d’abord une délicate question : que faisait 007 le 11 septembre 2001 ? Réponse : il croupissait dans une prison de Corée du Nord. Soupçonné d'être une petite nature, après avoir été torturé dans les geôles coréennes, James est désavoué par les services secrets britanniques, qui n'ont qu'un seul plan de réinsertion pour lui : faire la vigie aux Malouines. Pour remettre en piste ce bon vieux Bond, les scénaristes font des efforts louables, tout comme le réalisateur, Lee Tamahori, qui tente tout ce qu’il peut en terme de débauches visuelles. Problème : son Bond ressemble à un sous xXx et si le résultat reprend le chemin des fantaisies d'antan (une clinique de chirurgie esthétique à La Havane, un roi du diamant qui a fait construire un hôtel de glace en Islande, une brune torride et une blonde réfrigérante), on nage dans une parodie jeuniste un peu vaine. Au nom d’un lifting générationnel, on nous impose des scènes d'action proches du jeu vidéo carrément dégueulasses. Même Halle Berry ne sait plus où donner de la tête, d'abord James Bond girl à la Ursula Andress, puis clone de Lara Croft pour les kids. Ouille ouille ouille…
Oh James ! Torturé, battu, clochardisé… le début de sa mission ne laisse que peu de place à la bagatelle. Ce sont d’ailleurs les femmes qui vont, exceptionnellement, prendre la main. Comme Miranda Frost, une agent du MI6 undercover (elle est officiellement le maître d’arme de Graves). Bond est sur les nerfs lorsque Miranda le séduit dans le palais des glaces : elle espère découvrir ce que le 00 sait d’Icare et de Graves. Pour cela, elle devra tout de même s’allonger ; dans le lit nuptial en forme de cygne… Malgré cela, Frost retournera sa veste. Sa relation avec Jinx est une autre histoire : le DVD révèle qu’une scène de sexe a été coupée. Reste une belle scène d’érotisme lorsque Jinx et Bond font l’amour : au début, elle est en dessous avant de prendre (encore !) le contrôle des opérations… La libido de Brosnan frôlait le 007 ?) et il était temps qu’il passe la main…
Les James Bond Girls : Halle Berry, la plus féline007ème Ciel : 2
Movie Magic : A part la fin dans l’avion, impressionnante, le film est d’une pauvreté qu’il en devient anthologique en soi.
Bondologie : pour fêter les quarante ans de la série, des références aux 19 précédents opus sont disséminées dans le film. La plus célèbre reste la sortie de bain de Jinx (écho à la scène d’intro de Ursula Andress dans Dr No ; le plan de Graves reprend le plan de Blofeld dans Les diamants sont éternels ; la scène d’action à Venise est un hommage à Moonraker, la mort de Zao est un remake plan par plan de la mort d’Alec Trevelyan dans GoldenEye… on en passe et des meilleures. Plus sérieusement, lorsque Bond prend le livre "Bird of the West Indies", on peut lire sur la tranche le nom de l’auteur : James Bond. C’est en hommage à ce scientifique que Ian Fleming a baptisé son héros.
La réplique bondienne : Miranda Frost : « Je sais tout de vous : sexe au dîner, mort au petit-déjeuner.» Ou bien lors de l’affrontement final où Bond et Graves se battent dans un avion : « Graves : il est temps d’affronter mon destin. Bond : Non, il est temps d’affronter la gravité… » avant de l’éjecter.
PIERCE BROSNAN REVIENT SUR SON DÉPART CHOC DE LA SAGA JAMES BONDBande-annonce de Meurs un autre jour :
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