Affiches Films à l'affiche semaine du 31 juillet 2024
Pan Distribution, Destiny Films, Condor Films

Ce qu’il faut voir en salles

L’ÉVÉNEMENT
LARGO WINCH : LE PRIX DE L’ARGENT ★★★☆☆

De Olivier Masset- Depasse

L’essentiel

Dix ans après son dernier tour d’hélicoptère, Tomer Sisley remet la panoplie de Largo Winch. Le monde a changé ? Ca tombe bien lui aussi  

A l’heure où tout le monde déteste les milliardaires, il y a quelque chose d’étonnant à relancer la saga Largo Winch. Recommencer à suivre les aventures du golden routard, alors que certains préfèrent désormais voir les têtes des patrons sur des piques, c’est audacieux. Mais cette troisième aventure de Largo a eu l’intelligence de prendre en compte les évolutions de la société. Le héros n’est plus un super riche indolent et une tête brûlée. C’est un père, renvoyé constamment à ses failles et à ses incapacités par son fils. Un patron qui perd rapidement le contrôle de son entreprise. Un boomer qui veut laisser une trace un peu clean. L’intrigue ne révolutionnera pas le cinéma d’action, mais ce nouveau Largo Winch séduit grâce à des scènes d’action bien orchestrées et pour le traitement de son personnage usé et déconnecté qui, en dix ans, a su prendre du muscle mais aussi un peu de profondeur.   

Pierre Lunn

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PREMIÈRE A BEAUCOUP AIME

WE ARE ZOMBIES ★★★★☆

De RKSS

Et si les zombies n’étaient pas violents et ne représentaient pas une menace ? Alors qu’un virus a transformé une partie de la population en « non-vivants » errant sans but, trois trafiquants de cadavres, confrontés à une organisation secrète malveillante, cherchent à tirer profit de la situation avec maladresse. Aussi bien interprété qu’écrit, ce film confirme le talent du collectif RKSS (Wake Up). Entre des scènes gores jouissives, un gout prononcé pour l’esthétique retro et une ironie qui ne tombe pas dans la satire, RKSS assume un ton de film de zombie indépendant jamais sérieux mais jamais ridicule. Et signe une comédie d’horreur popcorn fraiche et terriblement efficace.

Bastien Assié

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PREMIÈRE A AIME

MAXXXINE ★★★☆☆

De Ti West

En deux ans, Ti West aura bâti une étonnante trilogie et, surtout, créé une fabuleuse héroïne de cinéma, Maxine Minx – grandement aidé dans cette entreprise par une actrice déchaînée, Mia Goth, véritable co-autrice de la saga. Après X et Pearl, MaXXXine a été pensé comme le climax de cette balade cinéphile dans différents âges de l’Amérique, et du cinéma américain. Nous sommes en 1985 à Hollywood, le tueur en série Richard Ramirez terrorise la Californie et Maxine s’apprête à quitter le monde du X pour entamer une carrière d’actrice « traditionnelle », dans une série B d’horreur aux ambitions arty avant que son passé ne la rattrape. West mêle ici très habilement le vrai et le faux, l’atmosphère d’une époque autant que la façon dont elle s’est cristallisée dans les films et les médias. Les citations abondent et on reconnaîtra, en vrac des traces de Body Double, Chinatown, Rosemary’s Baby… Un film de pur plaisir, outrancier et délicat à la fois, où West flirte avec les fétiches et les mythes comme on joue avec le feu.

Frédéric Foubert

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COMME LE FEU ★★★☆☆

De Philippe Lesage

Philippe Lesage prend ici la trame de la virée entre amis à la campagne qui dégénère à bras-le-corps en livrant un film-fleuve qui impressionne tant par sa durée (2h40) que par sa manière de mêler les genres et de teinter ce drame social d’une pointe de cinéma d’angoisse et d’aventures. Racontant l’histoire d’un réalisateur qui invite dans son chalet en bord de lac un vieux camarade scénariste, Comme le feu montre ainsi comment derrière la fausse cordialité va éclater une infinité de reproches entre deux anciens comparses dont la vision du monde s’est mise à diverger. Rythmé par des séquences de repas pleines de tensions, le récit décrit en parallèle l’éclosion du désir chez des adolescents dont la vitalité s’oppose à l’aspect mortifère des disputes entre adultes. Et alors que ce portrait des désillusions d’une génération quinquagénaire pourrait sembler cynique, se révèle traversé par un souffle quasi mystique.

Damien Leblanc

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PREMIERE A MOYENNEMENT AIME

FUL RIVER RED ★★☆☆☆

De Zhang Yimou

Dans les années 90 (Epouses et concubines, Vivre ! ...), jusqu’au début du nouveau millénaire (Hero, Le secret des poignards volants...), le cinéma ample et chiadé de Zhang Yimou en faisait l’un des fleurons de l’industrie chinoise, sorte de vitrine de luxe pour un public international conquis. Si l’intéressé n’a jamais cessé d’œuvrer, l’impact de ses grosses productions se limitent désormais principalement au seul marché national (il a même été accusé d’être devenu un artiste officiel du régime). L’apparition au milieu de notre été sportif de ce Full Red River est donc plutôt inattendue. A travers ce huis clos à ciel (quasi) ouvert, on suit des intrigues de cour dans l’imposante enceinte d’un palais impérial. L’action se déroule au XIIe siècle et voit s’affronter les représentants de deux dynasties.  L’idée ici est de se laisser porter – et se perdre - par les incessants va-et-vient de personnages dont on finit par ne plus très bien savoir ce qu’ils cachent. La mise en scène de Yimou, elle, n’a pas bougé. Inspirée, elle enrobe cette fresque souvent drôle d’un vernis soyeux à la limite du fantastique.  

Thomas Baurez

GARFIELD- HEROS MALGRE LUI ★★☆☆☆

De Mark Dindal

Créé en 1978 par l’auteur de BD Jim Davis, Garfield, le matou le plus paresseux et le plus gourmand de l’univers a été depuis le héros de 76 albums (le dernier Ras le bol ! est paru en octobre 2023) et connu voilà pile 20 ans sa toute première adaptation sur grand écran par Peter Hewitt. Celle- signée par Mark Dindal est déjà la cinquième, Garfield y voit ressurgir, après des années d’absence, son père biologique qui lui demande son aide pour cambrioler une laiterie et rembourser une dette. Et le personnage reste hélas fidèle à ses précédentes aventures. Oublié le félidé savoureusement rosse des comic strips, Garfield a perdu ses griffes en devenant héros de cinéma, dans des films conçus comme des spectacles familiaux où rien ne doit dépasser. On sent pourtant ici, lors de moments vraiment réjouissants, une volonté d’émancipation en lorgnant vers un style plus cartoonesque mais une animation sans relief et cette obsession d’arrondir les angles à tout prix sur les questions de la quête des origines ou de la difficulté de trouver sa place dans le monde rendent cette mission impossible.

Thierry Cheze

 

PREMIERE N’ PAS AIME

HIGHWAY 65 ★☆☆☆☆

De Maya Dreifuss

Sous un soleil caniculaire, Daphna, une jeune flic récemment mutée de Tel Aviv à la pampa israélienne, parcourt une plaine isolée. C’est là qu’on a retrouvé le portable d’une ancienne reine de beauté qui s’est volatilisée. Mais tout le monde semble s’en moquer. Sous la caméra de Maya Dreyfuss, cette étrange disparition devient vite le prétexte à un état des lieux de la condition de la femme en Israël (pas fameux, on s’en doute). Malheureusement, la cinéaste s’embourbe dans les relations poussives d’une étrange famille et son film finit par ressembler à un épisode anémié d’une fiction tv policière, progressant au fil des découvertes et des révélations laborieuses. Reste alors la présence et l’intensité de Tali Shannon, l’actrice principale à la moue boudeuse et aux lunettes qui lui bouffent le visage. C’est pas mal, mais pas non plus suffisant pour vouloir emprunter cette Highway 65.

Pierre Lunn

 

Reprise

Intouchables, de Eric Toledano et Olivier Nakache