Il était une fois Deadpool : à quoi ressemble la version "soft" de Deadpool 2 ?

Le super-héros racontera ses aventures aux ados comme dans Princess Bride, ce soir sur C8.

A l'automne 2018, la 20th Century Fox bouleversait son calendrier de sorties : Alita Battle Angel passait de décembre à février 2019, prenant la place de X-Men Dark Phoenix qui était lui repoussé en juin. Au milieu de ces annonces, surprise ! La firme a annoncé avoir récupéré le créneau du 21 décembre pour "un Deadpool sans titre PG-13".

Le studio avait donc un Deadpool inédit en stock ? Ryan Reynolds avait-il tourné une nouvelle suite en cachette ? Cette annonce a fait du bruit, avant que Deadline ne livre quelques détails...

L'équipe a en fait remonté Deadpool 2 pour qu'il puisse être visible par des spectateurs plus jeunes aux Etats-Unis : PG-13 correspond à "déconseillé aux moins de 13 ans non accompagnés d’un adulte" alors que le projet était jusqu’ici R-Rated (moins de 17 ans). Mais comment transformer cette comédie d’action potache en film quasi tout public ? Voici les détails, au moment où C8 mise justement sur la diffusion de cette version, sous-titrée "Il était une fois Deadpool" à partir de 21h19, ce soir.

Dans la foulée de cette annonce, Reynolds a partagé une photo de lui dans son costume en train de raconter ses aventures à Fred Savage, l’acteur de Princess Bride. Celui-ci reprend ainsi le rôle qu’il tenait enfant dans le film familial de Rob Reiner, qui est sorti en 1987 et est devenu culte aux Etats-Unis. On y suit un gamin qui, malade, ne peut aller à l’école. Son grand-père (Peter Falk) décide alors de lui raconter "une histoire de princesse et de vengeance", ce qui ne l’emballe pas vraiment, au départ. Le récit est alors entrecoupé des commentaires du jeune garçon, qui est peu à peu pris par l’intrigue.

Cette référence de choix n’est pas un hasard, le côté "méta" de la narration de Princess Bride collant parfaitement à Deadpool : en racontant sa propre aventure à un Fred Savage alité, le super-héros peut couper/transformer les passages les plus crus… Aussi bien visuellement (les meurtres de Deadpool sont très "graphiques") que dans son langage : rappelons qu’aux USA, l’utilisation de termes grossiers (dont le fameux "fuck") peut suffire estampiller une production R-Rated.

En plus de cet ajout, Reynolds a effectué d'autres reshoots à l'été 2018 afin de peaufiner cette version, plus longue que l'originale d'une poignée de minutes. "Oui, on a tourné de nouvelles choses, confirmait Paul Wernick, le co-scénariste du film avec Rhett Reese, juste avant sa sortie dans les salles américaines. Très récemment. Quand Deadpool 2 est sorti, on s’est retrouvés et on a émis l’idée de refaire un film PG-13, dans lequel on parlerait un peu plus du personnage de Deadpool. On s’échangeait des idées, et je crois que c’est Ryan qui a trouvé un angle génial pour cette nouvelle version. On était tout excités, alors on en a parlé au studio. Ils ont accepté, ils nous ont donné le feu vert. Du coup, il y a environ deux mois, on était de retour sur le plateau. Ryan était dans le costume, tout le gang était là : Dave Leitch (le réalisateur), Ryan et nous. On a bien rigolé ! Ce montage rend bien, on est super contents du résultat."

Ressortir Deadpool 2 aux Etats-Unis a permis au studio d’attirer un nouveau public, même si le plus gros des recettes avait déjà été amassé par la version originale. Le premier volet a rapporté 783 millions de dollar dans le monde (dont 363 rien qu’aux Etats-Unis) et le second, 734 (dont 318 là-bas, et 5 millions de plus grâce au montage PG-13). Les deux films sont dans le top  des plus gros succès R-Rated de tous les temps aux USA, seulement battus par Joker et Oppenheimer. Le troisième opus, qui est en cours de fabrication sous la direction de Shawn Levy, devrait lui aussi avoir cette interdiction lors de sa sortie au cinéma à l'automne 2024.

Cette ressortie "soft" de Deadpool 2 est tout de même assez ironique, tant toute la promo de cette comédie super-héroïque, comme celle du premier volet d’ailleurs, tournait autour du fait que cette suite serait non-censurée ! S’adressant directement aux spectateurs, le super-héros promettait une nouvelle fois de se lâcher… Et c'était encore "pire" dans les publicités de ses DVD et blu-ray, puisqu'ils proposaient des scènes coupées "trop violentes" pour figurer au montage final.

En France, cette version a justement été proposée directement lors de sa sortie digitale. Tout comme celle sous-titrée "Super méga $@%!#& chouette", qui est, à l'inverse d'Il était une fois Deadpool, un montage non-censuré, avec encore plus de violence et de gros mots : les multiples tentatives de suicide du personnage sont notamment plus trash.