Le film familial avec Johnny Depp et Freddie Highmore revient ce soir à la télévision.
Au moment où Wonka cartonne en salles, TF1 programme une soirée spéciale Roald Dahl. Tout d'abord avec l'adaptation libre de Charlie et la chocolaterie (2005), de Tim Burton, puis avec Sacrées sorcières (2020), de Robert Zemeckis. Dommage que ces deux films tirés de l'oeuvre de l'écrivain britannique ne soient pas ses adaptations les plus réussies...
Sacrées sorcières : On a connu Robert Zemeckis plus inspiré [critique]Tim Burton re-ouvre donc à 21h10 les portes de Charlie et la chocolaterie, son adaptation du classique de la littérature enfantine signé Roald Dahl en 1964, sortie au cinéma 41 ans après sa publication. Burton porte sur grand écran l'histoire du jeune Charlie Bucket (joué par le tout jeune encore Freddie Highmore), qui découvre un jour dans une tablette de chocolat un ticket doré qui lui permet de visiter la chocolaterie merveilleuse de l'extravagant Willy Wonka, interprété par son acteur fétiche Johnny Depp. De l'univers enfantin et coloré de Dahl, le réalisateur en tirait sa propre version où l'étrange oscille sans cesse entre l'éblouissant et l'inquiétant.
À une réception critique bienveillante s'est ajouté le succès populaire, avec plus de 4,3 millions d'entrées en France, et près de 500 millions de dollars de recettes. Mais si au final Charlie et la chocolaterie fut le film que l'on connaît, ce dernier fut accouché dans la douleur, au bout d'une quinzaine d'années de péripéties dans le processus de production. Si le travail de longue haleine a fini par payer, les choses n'étaient au départ pas gagnées d'avance.
Voici les coulisses de sa création, en attendant de savoir qui succédera à Depp dans le costume de Willy Wonka, une "origin story" du personnage étant actuellement à l'étude (aux dernières nouvelles, Timothée Chalamet et Tom Holland étaient courtisés par la Warner Bros).
Les inspirations les plus folles de Johnny Depp pour ses rôles : George Bush, Iggy Pop, Pépé le Putois...La réticence de Dahl (et ses héritiers)
Les premières discussions de la Warner avec la veuve de Roald Dahl pour une nouvelle adaptation de son œuvre remontent à 1991. À l'époque, Tim Burton n'est pas encore impliqué sur le projet, et, plus fâcheux, l'écrivain ne veut absolument pas entendre parler du projet. En cause : la précédente adaptation de Charlie et la chocolaterie, datant de 1971, l'avait laissé très amer et déçu au point de le renier. La version de Mel Stuart, dont le Willy Wonka incarné par Gene Wilder a donné naissance à l'un des memes les plus connus qui soient, avaient pourtant reçu d'excellents échos dès sa sortie au point de récolter de multiples nominations aux Oscars et Golden Globes.
Mais les modifications apportées au scénario et l'omniprésence de Willy Wonka par rapport au jeune Charlie n'avaient pas du tout plu à l'auteur, qui s'était opposé à l'adaptation de la suite du livre, Charlie et le Grand Ascenseur de verre, au cinéma. Il aura donc fallu attendre la mort de l'auteur en novembre 1990 pour que la situation se débloque, mais ce n'est que sept ans plus tard, en février 1998, que la Warner acquiert enfin les droits d'exploitation de l'oeuvre de Dahl au cinéma. Le tout sous l'oeil très attentif de la veuve et de la fille de l'écrivain, qui obtiennent un droit de regard et de veto sur toutes les décisions créatives. C'est d'ailleurs leur insistance qui a longtemps bloqué le développement du projet dans les années 1990. Elles s'opposeront notamment à une des propositions de la Warner qui voulait réassocier le tandem Tom Shadyac – Jim Carrey, qui avait conduit au carton mondial d'Ace Ventura.
Un prequel de Charlie et la Chocolaterie sur Willy Wonka par le producteur d’Harry PotterBurton, un choix fédérateur, ou presque
Le projet a néanmoins pu avancer assez rapidement grâce au travail des scénaristes Scott Frank puis Gwyn Lurie, cette dernière ayant déjà par le passé travaillé sur une adaptation du Bon Gros Géant de Roald Dahl pour la Paramount, qui ne vit finalement pas le jour (le scénario du film de Steven Spielberg sorti en 2016 était signé Melissa Mathison, l'auteure d'E.T). Avec l'approbation des ayants droits, c'est finalement Tim Burton qui s'engagera sur le projet en 2003 après les désistements de Rob Minkoff, puis de Martin Scorsese. Le choix de Burton fit rapidement l'unanimité car non content d'être un habitué des œuvres de Roald Dahl (avec James et la Pêche Géante, qu'il produit et adapte pour son ami Henry Selick), Burton avait déjà également par le passé critiqué le film de 1971.
Restait alors à trouver un acteur pour incarner l'iconique Willy Wonka. Avant l'arrivée de Burton, de multiples noms avaient été évoqués outre celui de Jim Carrey ; des noms aussi variés que Nicolas Cage, Brad Pitt (dont la société Plan B coproduit le film au final), Michael Keaton ou encore Will Smith et Adam Sandler. Tous ces noms furent rapidement balayés avec l'arrivée du réalisateur, qui impose le choix de Johnny Depp pour le rôle, motivé notamment par la découverte des premiers manuscrits de Charlie et la chocolaterie, qui laissent apparaître un Wonka très différent, moins politiquement correct. C'est ensuite Johnny Depp lui-même qui souffla le nom de Freddie Highmore, son partenaire déjà dans Neverland, pour jouer le jeune Charlie. Si le film reçut donc au final l'aval de tous les héritiers de Roald Dahl, il en est un qui se montra nettement moins enjoué par le résultat final : Gene Wilder, l'interprète original de Willy Wonka. Dans une interview datant de 2013, l'acteur se paya le film avec virulence, qualifiant le film d'"insulte" : "Je trouve que Johnny Depp est un bon acteur, mais je me fous du réalisateur. C'est un homme de talent, mais je m'en fous de ce qu'il a fait sur le film".
Dwayne Johnson : "Tim Burton avait pensé à moi pour jouer Willy Wonka"
Commentaires