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Le choix de Première : MUD de Jeff Nichols avec Matthew McConaughey, Reese Witherspoon...Synopsis : Ellis et Neckbone, 14 ans, découvrent lors d'une de leurs escapades quotidiennes, un homme réfugié sur une île au milieu de la rivière Mississipi. C'est Mud : une dent en moins, un serpent tatoué sur le bras, un flingue et une chemise porte-bonheur. Mud, c'est aussi un homme qui croit en l'amour, une croyance à laquelle Ellis a désespérément besoin de se raccrocher pour tenter d'oublier les tensions quotidiennes entre ses parents. Très vite, Mud met les deux adolescents à contribution pour réparer un bateau qui lui permettra de quitter l'île. Difficile cependant pour les garçons de déceler le vrai du faux dans ses paroles. A-t-il vraiment tué un homme, est-il poursuivi par la justice, par des chasseurs de primes ? Et qui est donc cette fille mystérieuse qui vient de débarquer dans leur petite ville de l'Arkansas pour retrouver Mud ?L'avis de Première : L’année dernière, lorsque le British Film Institute a demandé à Jeff Nichols d’établir sa liste des dix meilleurs films de tous les temps, celui-ci s’est débrouillé pour y caser pas moins de quatre longs métrages avec Paul Newman. Rien que ça. Plutôt qu’un délire monomaniaque, il fallait y voir une profession de foi cinéphile qui ne surprendra aucun spectateur de Mud. En choisissant comme protagoniste de son troisième film un hobo charismatique, le cinéaste a en effet offert à Matthew McConaughey le genre de rôle que Newman tenait dans les 60s. Celui d’un antihéros séduisant et mystérieux, d’un type solitaire qui débarque dans un patelin du sud des États-Unis, chamboule la vie de ses habitants et distille des maximes cool d’une voix traînante avant de repartir dans le soleil couchant. La fascination qu’exerce le fi lm est en grande partie due à la performance radieuse de McConaughey, qui n’aura jamais autant mérité son surnom de « bouddha redneck ». Nichols le met en scène avec l’amour d’un fan, à hauteur d’enfant – l’histoire est racontée du point de vue d’un ado aventureux, sorte d’alter ego du cinéaste. Mud, c’est la rencontre entre Tom Sawyer et Luke la main froide. Un récit initiatique qui aspire à tutoyer les mythes fondateurs de l’Amérique (l’opposition entre la liberté et la loi, l’irruption de la violence dans une nature édénique…) en charriant dans son sillage tout un pan de la culture « Southern Gothic », cette tradition qui va de Mark Twain à Faulkner, de La Nuit du chasseur à La Balade sauvage. Au lieu d’écraser le réalisateur, ces influences lui permettent d’« aérer » son cinéma, de sortir du système claustrophobe mis en place dans Shotgun Stories et Take Shelter. Il y a ici plus de personnages, plus d’intrigues secondaires, plus d’ambition thématique que dans ses deux précédents films, comme si Nichols avait choisi de troquer la forme de la fable contre celle du roman. D’ailleurs, cette ambition nouvelle menace parfois de lui faire perdre le cap : Mud est un peu trop long, pas suffisamment « tenu » ni resserré pour être aussi parfait que dans nos rêves les plus fous. Mais ce qui frappe surtout, c’est l’aisance avec laquelle le cinéaste s’empare de mythologies séculaires et parvient à redonner une puissance émotionnelle renversante à des clichés vieux comme le (nouveau) monde. Pour son quatrième long métrage, il dit réfléchir à « un film de genre à la John Carpenter, quelque chose dans la veine de Starman ». Cet homme a décidément très bon goût.Bande-annonce : Sortie n°2 : Stoker de Park Chan-Wook avec Nicole Kidman, Mia Wasikowska...Synopsis :  A la mort de son père dans un étrange accident de voiture, India, une adolescente, assiste au retour de son oncle, un homme mystérieux dont elle ignorait l’existence, et qui s’installe avec elle et sa mère. India commence à soupçonner que les motivations de cet homme charmeur ne sont pas sans arrière-pensées et ne tarde pas à ressentir pour lui des sentiments mêlés de méfiance et d’attirance.L'avis de Première : Parmi les bonnes idées qui ont présidé à la réalisation de Stoker, l’une est à mettre au crédit du producteur Michael Costigan : alors que cela n’avait rien d’évident, il a pensé à faire appel à Park Chan-wook, l’esthète coréen de la violence, pour mettre en scène le script habile mais délicat de Wentworth Miller, le héros de Prison Break. En d’autres mains, ce thriller d’inspiration hitchcockienne aurait pu tomber à plat, mais Park Chan-wook l’enrichit en lui donnant suffisamment d’ambiguïté, sans trop insister sur les implications vampiriques suggérées par le titre. La substance est ici transcendée par un style flamboyant, résultat d’une préparation méticuleuse qui n’a absolument rien laissé au hasard mais a le bon goût de se faire oublier. Pour cette première aventure hollywoodienne, le maestro s’est assuré la collaboration de son chef opérateur habituel, qui apporte une classe monstrueuse à ce film aussi élégant que sulfureux.Bande-annonce : Choix n° 3 : Jurassic Park 3D de Steven Spielberg avec Jeff Goldblum, Sam Neill...Synopsis : Ne pas réveiller le chat qui dort. C'est ce que le milliardaire Hammond aurait dû se rappeler avant de se lancer dans le «clonage» de dinosaures. C'est à partir d'une goutte de sang absorbée par un moustique fossilisé que John Hammond et son équipe ont réussi à faire naître une dizaine de dinosaures. Il s'apprête maintenant avec la complicité du docteur Alan Grant, paléontologue de renom, et de son amie Elie à ouvrir le plus grand parc à thème du monde. Mais c'était compter sans la cupidité et la malveillance de l'informaticien Dennis Nedry.Vingt ans après sa sortie en salles, Jurassic Park revient au cinéma en version 3D.Pas d'avis pour ce film.Bande-annonce : Voir les autres sorties de la semaine ici