Choix n°1 : Un Français de Diastème, avec Alban Lenoir...Synopsis : Marco est un skinhead, un vrai. Avec ses copains, Braguette, Grand-Guy, Marvin, il cogne les Arabes et colle les affiches de l'extrême droite. Jusqu'au moment où il sent que, malgré lui, toute cette haine l'abandonne. Mais comment se débarrasser de la violence, de la colère, de la bêtise qu'on a en soi ? C'est le parcours d'un salaud qui va tenter de devenir quelqu'un de bien.L'avis de Première : Avec ce second film aussi ambitieux que risqué, Diastème affronte deux difficultés majeures. La première est liée à l’arrière-plan idéologique qui accompagne l’histoire sur trois décennies. La seconde est d’ordre dramatique, le récit étant poussé par une dynamique de la vertu qui va à contresens de l’orthodoxie hitchcockienne selon laquelle plus le méchant est réussi, meilleur est le film. Ici, plus le temps passe, moins le héros est mauvais. Diastème surmonte donc ces deux écueils avec un instinct très sûr. Sagement, il évite la pédagogie du genre "l’extrême droite, c’est mal", les seuls discours entendus étant ceux du Front national (des documents d’archives pour la plupart). Et ils ne font qu’illustrer à travers le temps la permanence d’une rhétorique excluante et xénophobe. Plutôt que des mots, ce sont des gestes qui font changer Marco. Sa rencontre avec un pharmacien bienveillant lui sauve peut- être la vie et l’incite à prendre une trajectoire totalement différente. Les ellipses ponctuant l’histoire peuvent certes dérouter, mais aussi donner lieu à d’habiles associations d’idées : on n’entend pas la Marseillaise de la même façon pendant un meeting du FN que pendant un match de la Coupe du Monde. Enfin, Alban Lenoir révèle une palette variée, entre ultraviolence et intériorité, qu’il exprime avec une égale intensité.Bande-annonce :  Choix n°2 : Jurassic World, de Colin Trevorrow, avec Chris Pratt, Omar Sy...Synopsis : L’Indominus rex, un dinosaure génétiquement modifié, pure création de la scientifique Claire Dearing, sème la terreur dans le fameux parc d’attractions. Les espoirs de mettre fin à cette menace reptilienne se portent alors sur le dresseur de raptors Owen Grady et sa cool attitude.Quatrième volet de la célèbre franchise Jurassic Park.L'avis de Première : Que fait un fan s’il dispose des mêmes moyens que son idole ? A peu près la même chose, mais en plus gros. C’est très exactement ce que propose la mise à jour deJurassic World, et c’est ce qui lui permet de ne pas s’adresser qu’aux nostalgiques. Le parc était encore au stade de test ? En voilà un ouvert au public avec des milliers de visiteurs et autant de victimes potentielles. Il n’y avait pas assez de baston de dinosaures ? Ici, vous en aurez pour votre argent. Les raptors ont traumatisé tout le monde en apprenant à ouvrir des portes ? Les voilà plus intelligents et "civilisés" que jamais. Une surenchère qui n’a comme limite que le PG13, qu’il ne faudrait pas dépasser pour ne pas se couper d’une trop grande partie du public. Dommage.Mais Jurassic World n’est pas qu’une grosse machine sans âme, et en ça le choix de Colin Trevorrow est assez judicieux. Non pas pour les qualités exceptionnelles de son Safety not guaranteed, mais surtout parce qu’il n’est pas Spielberg et n’essaie pas d’égaler son idoles. Quant à Steven, ne pas se charger lui-même de la réal et adouber un type qui a des étoiles dans les yeux quand il évoque 1er film, c’est toujours mieux que de courir après un style qu’on ne retrouvera plus, cf le traumatisme du Royaume du crâne de cristal. (Lire la suite ici)Bande-annonce :  Choix n°3 : Comme un avion de Bruno Podalydès, avec Bruno Podalydès, Agnès Jaoui...Synopsis : Michel, la cinquantaine, est infographiste. Passionné par l'aéropostale, il se rêve en Jean Mermoz quand il prend son scooter. Et pourtant, lui‐même n’a jamais piloté d’avion...Un jour, Michel tombe en arrêt devant des photos de kayak : on dirait le fuselage d’un avion. C'est le coup de foudre. En cachette de sa femme, il achète un kayak à monter soi‐même et tout le matériel qui va avec. Michel pagaie des heures sur son toit, rêve de grande traversées en solitaire mais ne se décide pas à le mettre à l'eau. Rachelle découvre tout son attirail et le pousse alors à larguer les amarres.Michel part enfin sur une jolie rivière inconnue. Il fait une première escale et découvre une guinguette installée le long de la rive. C’est ainsi qu’il fait la connaissance de la patronne Laetitia, de la jeune serveuse Mila, et de leurs clients ‐ dont la principale occupation est de bricoler sous les arbres et boire de l’absinthe.Michel sympathise avec tout ce petit monde, installe sa tente pour une nuit près de la buvette et, le lendemain, a finalement beaucoup de mal à quitter les lieux.L'avis de Première : Le réalisateur se jette à l’eau dans tous les sens du terme en incarnant un quinqua qui, sur un coup de tête, part descendre une rivière en kayak sous l’œil complice de sa femme. Surtout, Bruno Podalydès occupe l’écran avec une gourmandise qu’on ne lui soupçonnait pas, et c’est une révélation. Véritables corps et voix de cinéma, il propose une alternative poético-burlesque aux comiques interchangeables qui trustent l’affiche. Aux dialogues payants ("Il te faudrait deux mois pour rejoindre la mer, t’as pris qu’une semaine de vacances", lui dit sa femme) s’ajoutent une observation décalée des comportements humains (au sein d’une microsociété rencontrée lors de son trip aquatique) et un sens de la démesure, minimaliste mais têtu, qui fait le prix de ce film planant.Bande-annonce :  Voir les autres sorties ciné de la semaine ici