Les films méconnus de Zemeckis
The Lift
<strong>Quel rapport avec Zemeckis?</strong> C'est son court métrage de fin d'étude. <strong>Pourquoi c'est méconnu ?</strong> Parce que c'est son court métrage de fin d'étude. <strong>Et ca vaut quoi?</strong> On pourra toujours y trouver les prémices évidents d'un "style Zemeckis" (précision des cadres, musicalité du montage, attrait pour le cinéma d'horreur), pour le reste c'est un pur court d'étudiant en cinéma un peu péteux. Au final un petit exercice de style chichiteux, vaguement intello, faussement arty, et dont la maitrise formelle masque mal les bégaiments du discours (une soupe orwello-kafkaienne imbitable). La légende dit que <strong>Spielberg</strong>, ébloui par le film, aurait embauché <strong>Zemeckis</strong> juste après sa découverte. Des fois la légende ferait mieux de se taire.
Kolchak - Episode "Chopper"
<strong>Quel rapport avec Zemeckis?</strong> C'est lui qui a co-écrit la série. <strong>Pourquoi c'est méconnu?</strong> Parce que c'est de la télé Us des 70's. Un vestige donc. <strong>Et ca vaut quoi?</strong> Mettant en scène un personnage de journaliste investiguant sur des phénomènes paranormaux, Kolchak, la série télé, fut de l'aveu même de Chris Carter le blueprint de ses X Files. C'est dire si la série résonnât fort dans l'inconscient collectif des geeks américains de l'époque. L'épisode en question, racontant la vengeance sanglante d'un motard sans tête, est tout juste amusant, mais marque la rencontre inattendue entre <strong>Zemeckis</strong>, <strong>Bob Gale</strong> et <strong>David Chase</strong>. LE david Chase. Celui des <em>Sopranos</em>. Et ça c'est l'hallu
Used cars
<strong>Quel rapport avec Zemeckis?</strong> Son deuxième film en tant que réalisateur <strong>Pourquoi c'est méconnu?</strong> Parce que flop, donc oubli, et jamais réhabilité depuis. (bis) <strong>Et ca vaut quoi?</strong> Pas grand chose. Soit une comédie mi-hystéro, mi-anar shootée à l'orée des 80's, et dans laquelle souffle encore les dernières brises contestataires du Nouvel Hollywood. Film de jeunesse donc, mal fagoté, mal lustré, mal léché, où le Zem peine à canaliser sa fougue et sa fronde au sein d'un objet finalement trop indépendant pour un classique comme lui. Il lui faudra attendre quatre ans, et accepter le challenge du film de commande, avec A La poursuite du Diamant Vert, pour passer de ce statut de petit rigolo virtuose, à celui de grand storyteller à l'ancienne. Le reste appartenant, comme on dit, à l'Histoire.
Monster House
<strong>Quel rapport avec Zemeckis?</strong> C'est lui qui produit aux cotés de <strong>Spielberg</strong> <strong>Pourquoi c'est méconnu?</strong> Parce que tout le monde l'a déja oublié. Non? <strong>Et ca vaut quoi?</strong> Mieux, infiniment mieux, que sa réputation pas franchement flatteuse. Déjà parce qu'historiquement le film restera comme la première ?uvre "mo-cap" techniquement scotchante. Ensuite parce qu'elle fut un terrain d'expérimentation rêvée pour ses deux producteurs, dans leur approche d'une technologie balbutiante. Enfin parce qu'en l'état Monster House reste ce shocker rigolo, et drolement efficace, pour des kids en mal d'effrois. A réhabiliter illico à l'heure du gouter.
Les contes de la crypte
<strong>Quel rapport avec Zemeckis?</strong> C'est lui qui produit, et même, le temps de deux, trois épisodes, réalise. <strong>Pourquoi c'est méconnu?</strong> Méconnu, <em>Les Contes De la Crypte</em>? Vous plaisantez? <strong>Et ca vaut quoi?</strong> L'excroissance cathodique de la dark-side du Zem'. Une anthologie remplie jusqu'à la tronche d'épisodes cultes et joliment sadiques, dont les twist vénéneux ont fait cauchemarder plus d'un gamin lors de ses diffusion tardives sur M6. Le Twilight Zone de son époque, rien de moins.
I Wanna hold your hand
<strong>Quel rapport avec Zemeckis?</strong> Son premier film en tant que réalisateur <strong>Pourquoi c'est méconnu?</strong> Parce que flop, donc oubli, et jamais réhabilité depuis. <strong>Et ca vaut quoi?</strong> Un chef d'?uvre de poche, auquel on peut aisément soustraire le "de poche" pour peu qu'on soit gentiment fan des Beatles. I Wanna Hold Your Hand, comme son titre le laisserait presqu'imaginer, envisage donc de raconter la première visite des Fab Four aux US, sous l'angle de deux groupies qui vont tout faire pour les approcher de près. Teen-comedy pimpante et maline, en même temps que belle rêverie nostalgique au c?ur de l'Amérique des sixties, le film se paie le luxe sidérant, grâce à un flou juridique circonstanciel, d'intégrer à sa bande son une dizaine de chansons des Beatles. Un exploit jamais reproduit depuis.
Les pilleurs
<strong>Quel rapport avec Zemeckis?</strong> C'est lui qui scénarise avec son inséparable <strong>Bob Gale</strong> <strong>Pourquoi c'est méconnu?</strong> Parce qu'il y a <strong>Ice-T</strong> et <strong>Ice Cube</strong> au générique. <strong>Et ca vaut quoi?</strong> Un huis clos rempli jusqu'à la gueule de fusils à pompe, de napalm, de C-4 et de "mothafucka" shooté sous l'?il expert et sensible du grand <strong>Walter Hill</strong>. Salement efficace donc, mais difficile d'y reconnaitre une quelconque patte Zemeckis, si ce n'est dans la présence du formidable William Sadler (un régulier des Contes de La Crypte).
1941
<strong>Quel rapport avec Zemeckis?</strong> C'est lui qui scénarise avec ses copains <strong>Bob Gale</strong> et <strong>John Milius</strong> <strong>Pourquoi c'est méconnu ?</strong> Parce que c'est le seul authentique flop de la carrière de <strong>Spielby</strong>, donc un film qui a évidemment disparu des livres d'histoire. Ou presque. <strong>Et ca vaut quoi ?</strong> Enorme blockbuster burlesque qui détruit tout sur son passage, 1941 vise le chef d'?uvre rétro-pop, le rêve de geek éveillé, le manifeste punk qui dynamite Hollywood de l'intérieur : seul souci, au lieu de durer 80 minutes, la fantaisie cinéphile de <strong>Spielberg</strong> en fait facilement le double. Du coup rapidement tout se disloque: le tempo hoquete, la farce de gosse se met à auteuriser et le cast verse dans l'hystérie crevante. Gros film braillard et dégingandé, <em>1941</em> est la preuve édifiante qu'à Hollywood personne, et surtout pas son plus grand golden boy, ne peut casser ses jouets impunément.
Fantômes contre Fantômes
<strong>Quel rapport avec Zemeckis?</strong> C'est lui qui produit. <strong>Pourquoi c'est méconnu?</strong> Parce que c'est un <strong>Peter Jackson</strong> sans effusion de gore rigolo, ni nabots aux pieds poilus, donc un bide, un vrai. <strong>Et ca vaut quoi ?</strong> De loin ce que l'ex-gros barbu a fait de mieux dans toute sa carrière, aux côtés de Créatures Célestes. Un rollercoaster horrifique, construit tout entier sur des ruptures de ton (à la Zemeckis) entre comédie potache et gros moment de flippe. Pur numéro d'équilibriste donc, pour un film envisagé à la base comme un épisode à des Contes de La Crypte, et qui, in fine, s'est affirmé comme l'une des plus belles météorites hollywoodienne des dernières années.
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