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Brooklyn Village, le nouveau film d'Ira Sachs, remporte la 42ème édition du festival du film américain

Comme chaque année depuis 42 ans, le festival de Deauville a donc pris une fois de plus le pouls du cinéma américain. Quatorze films en compétition (avec des cinéastes importants – de Kelly Reichardt à Todd Solondz), des invités de marque (James Franco et Chloe Moretz) et une variété de tons et de sujets (de la comédie au drame en passant par le feel good) qui prouvent la vitalité du cinéma yankee.

Hier soir, le jury composé d'Eric Elmosnino, Ana Girardot, Marjane Satrapi, Emmanuel Mouret, Françoise Arnoul, Douglas Kennedy, Radu Mihaileanu et présidé par Frederic Mitterrand a récompensé quatre films qui de l’avis des critiques et du public surplombaient la compétition.

Le Grand prix du jury a été attribué à Brooklyn Village d’Ira Sachs. Sachs est un habitué des planches, mais c’est la première fois qu’il remporte le Grand Prix. L’ancien lecteur de script pour Scorsese, chantre de New-York, repart avec la récompense suprême pour ce drame délicat qui raconte l’amitié de deux enfants que tout oppose et qui deviennent les victimes indirectes d’un conflit immobilier que se livrent leurs parents. Doux, joliment mis en scène, élégant et engagé, le film synthétise toute la force du cinéma de Sachs.

Autre film récompensé, Captain Fantastic. Après avoir séduit Sundance en 2015, remporté le prix de la mise en scène de la sélection Un Certain Regard, le film de Matt Ross continue son parcours triomphal. Portrait d’un marginal (sublime Viggo Mortensen) qui, après des années passées à vivre dans la nature, doit regagner la civilisation et réapprendre à vivre en société avec ses six enfants, cette dramédie pétarade de couleurs et de bizarreries et a mis tout le monde d'accord : public (grosse standing ovation) et jury. Il devrait s’offrir une belle carrière en salle.

Todd Solondz repart lui aussi avec le prix du Jury (et le prix Révélation) pour son Teckel, nouveau film décapant qui radiographie l’amérique avec ironie en suivant les aventures d’un chien qui passe de propriétaires en propriétaires. Névroses et bandes de freaks, passion et ironie amère : tout le cinéma de l’enfant terrible du ciné indé US s'incarne dans ce teckel pas comme les autres. Enfin Fits qui raconte l’histoire d’une gamine qui abandonne la boxe pour se consacrer à la danse repart avec le prix de la Critique.

Le palmarès du 42e Festival de Deauville :

Grand Prix : Brooklyn Village d'Ira Sachs

Prix du Jury ex-æquo : Le Teckel de Todd Solondz et Captain Fantastic de Matt Ross

Prix de la Révélation : Le Teckel

Prix de la Critique : The Fits d'Anne Rose Holmer

Prix du Public : Captain Fantastic

Prix d'Ornano-Valenti : Willy 1er de Ludovic & Zoran Boukherma, Marielle Gautier et Hugo P. Thomas