La réalisatrice, décédée au printemps, y jouait une femme en instance de divorce.
"J’ai ressenti un besoin vital de création mais je ne voulais pas l’assouvir toute seule, nous confiait Ronit Elkabetz à Cannes en 2014. Je me suis naturellement tournée vers Shlomi qui écrit depuis qu’il est tout petit." Après Prendre femme et Les Sept jours, l’artiste a coréalisé avec son frère un troisième long-métrage : Le Procès de Viviane Amsalem. Elle y tenait le premier rôle, celui d’une femme tentant de se séparer légalement de son mari (Simon Abkarian). "Or en Israël, seuls les Rabbins peuvent prononcer un mariage et sa dissolution, explique le synopsis, qui n'est elle-même possible qu’avec le plein consentement du mari. Sa froide obstination, la détermination de Viviane de lutter pour sa liberté, et le rôle ambigu des juges dessinent les contours d’une procédure où le tragique le dispute à l'absurde, où l'on juge de tout, sauf de la requête initiale".
Ronit Elkabetz est morte en avril dernier, et Arte lui rend hommage ce soir en diffusant son film le plus abouti, "une puissante tragédie dont la caméra enregistre cliniquement les soubresauts, sans partialité, jugeait Première à sa sortie. Du cinéma, il y en a partout, dans cette histoire originale formidablement dialoguée, dans la cohérence et la persistance du point de vue (toujours celui du personnage qui parle), dans la composition des cadrages, dans la qualité de l’interprétation... Mais évidemment, ce que l’on retient, c’est le portrait saisissant que les Elkabetz dressent en creux de leur pays, à la fois moderne et féodal en ce qui concerne la condition de la femme, irréductiblement liée au bon vouloir des hommes. Le constat, implacable, fait froid dans le dos".
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