-
Juan Caceres n’a pas 30 ans et déjà un tempérament prometteur. Dans son premier long métrage, il s’attaque au racisme (séculaire ?) qui mine son pays, le Chili. Soumis à d’importantes vagues migratoires, notamment haïtiennes, l’ex-dictature traite littéralement ses réfugiés comme des sous-hommes. Dans des scènes d’une violence verbale hallucinante, Caceres montre notamment comment un patron blanc (joué par le toujours épatant Alfredo Castro) humilie ses ouvriers clandestins noirs, obligés de subir sans broncher ses avanies. Seul l’un d’entre eux se rebelle et finit par l’envoyer au tapis. Un geste fou qui le condamne à l’isolement. Entre hyperréalisme et bad trip, Perro bomba impose un ton puissant, hélas un peu miné par son didactisme et son envie de bien faire.