-
Depuis cinq ans, Pablo Larraín parcourt les festivals du monde entier avec ses films puissamment édifiants sur le passé de son pays (Tony Manero ; Santiago 73 – Post mortem) qui, par un effet miroir, autopsient le Chili d’aujourd’hui. Avec No, il s’interroge sur le concept de démocratie, éprouvé lors de cette campagne médiatique historique qui déboucha sur la chute de Pinochet. « Qu’avonsnous fait de notre liberté ? », semble-t-il demander, opposant, dans une diatribe anticapitaliste, individualisme et fraternité, propriété et redistribution... Une fois dépassé l’écueil de l’aspect visuel du film (pour être raccord avec les vrais documents d’époque, Larraín a donné un rendu VHS à l’image), on est complètement happés par cette histoire universelle dont le héros (formidable Gael García Bernal), partagé entre le bien commun et son destin personnel, épouse les contradictions.
Toutes les critiques de No
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Conformément à sa méthode, Larrain filme avec une caméra d'époque pour établir un continuum avec les images d'archives et rendre le grain, la lumière du temps passé. Brillant !
-
Parfaite reconstitution historique autant que réflexion pointue sur le pouvoir des images dans le monde politique, No est une véritable réussite, dont le pessimisme s’incarne néanmoins de manière presque trop limpide en la figure de Gael Garcia Bernal.
-
Un film à double détente, qui provoque d'abord l'euphorie en relatant le triomphe du camp démocratique chilien sur la dictature d'Augusto Pinochet, en 1988. Tourné dans une image qui imite les vidéos de l'époque, le film est une comédie dont l'anti-héros est un publicitaire revenu d'exil (Gael Garcia Bernal). Une fois que les lumières se sont rallumées, les questions que suscite No laissent un goût amer.
-
Le gros grain cracra n'empêche pas "No" d'être plastiquement parfait (...) Peu importe le support : quand un véritable metteur en scène s'empare de l'image, surgit du cinéma grandiose.
-
Chronique forte et grinçante d'une campagne électorale très particulière : celle du référendum qui chassa Augusto Pinochet du pouvoir au Chili, en 1988. Gael Garcia Bernal fait merveille, en fils de pub cynique, puis concerné.
-
Pablo Larrain a choisi de tourner le film en «humatic» - un vieux format vidéo - brouillant ainsi la perception entre son tournage et les images d'archives. On se passionne pour le combat de Saavedra, incarné avec retenu et intensité par Bernal, et on découvre beaucoup de choses sur ce pan oublié de l’histoire du Chili. L’énergie dégagée par ce film est assez galvanisante et ce film politique sait à la fois être intelligent sans être didactique.
-
Offrir un tel regard, désabusé et quasi-cynique, sur un événement historique considéré comme l’un des plus importants de l’histoire moderne du Chili : voilà qui ferait presque oublier les quelques longueurs qui viennent perturber le rythme global du film ; dont on ne peut s’empêcher de penser qu’avec vingt ou trente minutes de moins, il aurait été vingt à trente fois plus percutant.
-
Fiction documentée concentrée sur le seul aspect médiatique de la campagne, "No" suit pas à pas la création de spot qui soutenait le "non" pour le référendum demandant au peuple si Pinochet devait rester à la tête de l'état. Le film ne fait pourtant pas seulement oeuvre de mémoire nationale, ou bien en un sens formidablement pervers. (...) Souvent stupéfiantes de kitsch et de brutalité propagandiste et cependant historiquement réelles, les séquences de slogans, de gags ou de chansons ont pris la place de toutes formes d'information (...) C'est face à ces différentes images-écran, entre ces troubles de mémoire, que "No" se place avec délectation et mélancolie.
-
Pablo Larrain nous offre un film exaltant sur l'originale révolution du peuple chilien. Ou comment une équipe de publicitaires à fait trembler et à renverser le dictateur Augusto Pinochet.
-
"No" atteint totalement son but. Larrain échappe au didactisme tant redouté par le ludisme (overdose des spots, slogans débilitants) tout en sachant émouvoir au bon moment. D'autant que plus fort que la seule faiblesse du film n'en est pas une : on a l'impression qu'il a été tourné avec un vieux caméscope des familles. Mais Pablo Larrain a volontairement choisi de tourner en "humatic", un vieux format vidéo, brouillant ainsi la perception entre son tournage et les images d'archives, en parfait accord avec l'imagerie visuelle de l'époque.
-
Dans ce scénario habile qui éclaire de façon inédite cet épisode de la vie politique chilienne, Gael García Bernal, farouche opposant débordant d’idées, nous grise et nous galvanise.
-
« No » suit l’itinéraire de René Saavedra (Gael Garcia Bernal, impeccable), publicitaire politiquement innocent – sa femme est de toutes les manifs antirégime, lui pas – qui ringardise les caciques pro-Pinochet en appliquant les recettes de la com à la campagne télévisée du « non ». Et fait, du même coup, plus ample connaissance avec l’arsenal de la répression (filatures et intimidations). Sur la forme, le choix d’uniformiser toutes les images, archives et réel filmé par une caméra vidéo de l’époque, se révèle assez laid, mais l’épopée, à la fois comique et haletante, fait mouche.
-
Le film est d'autant plus réussi que le cinéaste Pablo Larrain mêle à la fiction des images d'archives et de vraies publicités, restituant ainsi à merveille le climat de l'époque. Une passionnante leçon d'histoire.
-
Gael García Bernal parvient à traduire, par la force assurée de son jeu, les doutes d'un personnage dépassé par son talent. L'une des grandes idées de la mise en scène de Larraín est d'utiliser le même format d'image que les clips audiovisuels d'époque afin de brouiller les frontières entre la fiction pure (le film) et impure (les pubs). À la fois mise en abyme et jeu de miroir, voilà un long métrage passionnant, stimulant et jubilatoire. Et allez, puisqu'on est lancé, une dernière pour la route : le 6 mars, dites oui à No ! Bim.
-
Passionnant, édifiant, ce film montre avec un enthousiasme militant que la pub nest pas seulement pour nous vendre de la lessive en poudre aux yeux mais quelle peut aussi être une arme démocratique. Alors, si l'on vous propose d'aller voir « No », dites « oui ».
-
Mêlant images d’archives et fiction, Larrain a retrouvé le grain et le format des documents d’époque pour immerger les spectateurs dans son histoire. L’énergie de son héros et des
Chiliens résolus à balayer la dictature emportent ce brûlot dans un flot libertaire galvanisant. -
Merveilleusement joué et réalisé, « No » démontre qu'un slogan peut venir à bout des tyrans.
-
Pablo Larraín continue d’explorer la mémoire du Chili et revient cette fois sur le référendum qui a chassé Pinochet du pouvoir. En se focalisant sur la campagne électorale, il signe une comédie noire où la chute d’une dictature marque aussi l’avènement de la publicité. Si l’enrobage fictionnel ne convainc pas toujours, No sidère par l’utilisation d’archives incroyables et offre une réflexion saisissante sur le rôle des images.
-
La force de No est d'éviter à tout prix les sillons habituels de la fiction. Pas question de jouer sur le suspense, l'angoisse ou le sentiment. Entrecoupé d'images d'archives, le film raconte une période précise et méconnue du public international. Et le cinéaste sait qu'il n'a point besoin d'ajouter d'effets pour passionner le spectateur. Il reste sobre, humble, efficace. On vote pour.
-
Le moment historique de la réappropriation de la démocratie par le peuple chilien sous Pinochet. Une ode à l’intelligence collective et à la croyance collective.
-
Si le film peut paraître un peu trop linéaire, il rappelle, à l’heure où les populismes ont le vent en poupe dans une Europe marquée par les difficultés économiques, qu’il ne faut pas prendre pour acquis l’appétit pour la démocratie.
-
Par sa façon d’être à la fois au cœur de l’événement et à distance, par son mélange d’humour et de perplexité froide, No est pourtant d’une formidable complexité.
-
Super-doc et petit film, No est une œuvre fondamentalement utile, complice de vos neurones mais étrangère à vos tripes.
-
Bien qu’un peu trop long et répétitif par moments, No n’en aborde pas moins avec justesse les arcanes du référendum qui marqua les débuts de la chute de Pinochet.
-
« No » est un film captivant qui passionnera ceux qui s’intéressent à la force du langage.