Magic Mike XXL

Le spectacle assez dément de ces pantomimes orgiaques où des corps effeuillés sont rhabillés de pourboires est d’une réjouissante candeur, et parfaitement raccord avec l’humeur estivale du moment. "Magic Mike XXL" s’avère au final le meilleur film que Steven Soderbergh n’a pas tourné depuis trois ans (ou son moins mauvais, c’est selon).

Survolté, lascif, musclé, nanti d'une armée de "tablettes de chocolat"... "Magic Mike XXL" constitue une suite éminemment torride, au long-métrage de Steven Soderbergh...

"Magic Mike XXL" est ridiculement divertissant.

Désolé mesdames, mais la plus grosse explosion dans "Magic Mike XXL" c'est que le film développe enfin le muscle du coeur.

Cette fois-ci, les blagues sont plus lourdes même si un pourcentage surprenant d'entre elles fonctionne.

On pourra regretter que le film d'auteur roublard de Soderbergh se soit transformé en un produit de grande consommation plus superficiel, mais impossible de ne pas pas lui laisser un petit billet dans le slip.

Par son conformisme, sa gentillesse, sa manière de rentrer dans les canons un peu convenus du film de groupe, "Magic Mike XXL" déçoit en partie. Il n’a pas le détachement froid, l’absence de jugement, les moments de descente de came (réelle et filmique) qui faisaient la mélancolie gazeuse du précédent.

Matthew McConaughey s'est judicieusement retiré de cette suite - son personnage, Dallas, l'imprésario-stripteaseur, est mort ou a déménagé, ce n'est pas totalement clair - et avec lui est partie une grande part de l'étincelle excentrique du film.

"XXL" n'était sûrement pas dans le titre pour indiquer la longueur du film, pourtant on pourrait penser le contraire. Parfois, le "medium" est un meilleur choix.

"Magic Mike XXL" est un divertissement bruyant et lascif, mais sans McConaughey, on est bien loin d'"awright, awright, awright".

Un film topless, collant et humide où presque personne ne fait l'amour. Les mecs ne sont même pas assez adultes pour dire le mot "sexe". Ils préfèrent demander "Est-ce que tu te l'es tapée ?"

On doit reconnaître que le film sait qu'il est ridicule. Il est fait pour être ridicule et il atteint son but aussi précisément que les stripteaseurs dansant à moitié nu au rythme de la musique.

Tatum a fait du chemin depuis "Sexy Dance" (il était excellent l'année dernière dans "Foxcatcher") mais il fait une série de mauvais choix ici.

Regarder ce film était comme ouvrir le mauvais cadeau - ce n'est pas ma taille et je n'aime pas le bleu, mais merci Warner Bros pour avoir pris la peine de faire du shopping pour moi. La plupart des autres studios ont oublié mon anniversaire.

Marketé pour un public féminin, le film est le symptôme même de l’achat compulsif des corps à l’ère néolibérale. Avec Channing Tatum, mélange de beau gosse et de veau, et réincarnation stéroïdée et très "Abercrombie" de Gene Kelly.