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Le road-movie brinquebalant - et souvent désopilant - se poursuit dans les couloirs d'un hôpital psychiatrique, puis dans une folle virée à tombeau ouvert, avec Bernadette Lafont, toute de léopard vêtue, dans le rôle de la directrice des programmes de la chaîne "France d'oeufs". Fait de bric et de broc, d'humour acide et tendre à la fois, de tout un tas de références au cinéma, ce film ne ressemble à rien. Et cela fait du bien.
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Alors que le cinéaste - qui interprète son propre personnage - peine à trouver un financement pour son prochain long-métrage, il lui vient une idée: faire croire à sa mort accidentelle. Ainsi, espère-t-il, on prononcera des dicours en hommage à son travail, on organisera des rétrospectives et ses films passeront sur Arte... Hélas, le jour où l'on découvre le prétendu cadavre de Moullet, c'est la mort de Jean-Luc Godard (!) qui fait la une des journaux. Derrière le prétexte d'un conte faussement naïf, c'est tout le milieu du cinéma qui est ici épinglé.
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Moullet porte son humour implosif à un degré de sinistrose inédit. Dans ce petit monde de marchandage, de cynisme et de travestissement généralisé, il est difficile d’être soi-même sinon en recourant à des « remèdes désespérés », titre d’un roman de Thomas Hardy que le réalisateur buissonnier veut adapter. Le Prestige de la mort s’en ressent : jamais le cinéma de Moullet n’a paru aussi suicidaire, nécessiteux et potache à la fois. L’écolo doux-dingo a tâté de tous les genres (western, comédie, policier, film de bagnoles). Il n’avait pas encore signé de série Z testamentaire. C’est fait.