Synopsis
Une institutrice décèle chez un enfant de 5 ans un don prodigieux pour la poésie. Subjuguée par ce petit garçon, elle décide de prendre soin de son talent, envers et contre tous.
Titre original | Haganenet |
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Date de sortie | 10 septembre 2014 |
Durée | 119 mn |
Réalisé par | Nadav Lapid |
Avec | Sarit Larry , Avi Shnaidman , Lior Raz |
Scénariste(s) | Nadav Lapid |
Distributeur | HAUT ET COURT |
Année de production | 2014 |
Pays de production | ISRAËL, France |
Genre | Drame |
Couleur | Couleur |
Une institutrice décèle chez un enfant de 5 ans un don prodigieux pour la poésie. Subjuguée par ce petit garçon, elle décide de prendre soin de son talent, envers et contre tous.
Un petit garçon de 5 ans compose des poèmes et les déclame avec une maturité et un spleen exceptionnels. Ayant décelé ce don prodigieux, une enseignante prend soin de l’enfant comme d’un oiseau rare. Envers et contre tous. En s’inspirant de son passé de poète précoce, Nadav Lapid a imaginé la relation entre un enfant surdoué et son institutrice qui, dans le ciel gris de sa fonction publique, a une révélation. On peut comprendre les réfractaires aux gros mélos dans lesquels un gamin écrit des vers et s’exprime comme un adulte déjà pontifiant. Très loin de tout ça, le deuxième long métrage du cinéaste (après "Le Policier", en 2012) parle de beauté cachée, de correspondance secrète, de réinterprétation du monde et, à travers son héroïne, d’une douce résistance à une société israélienne marginalisant les sensibles, les rêveurs, bref, ceux qui ne répondent pas aux normes. Dans le sillage de Kieslowski et d’Antonioni, Lapid retranscrit toutes les émotions, même infinitésimales, d’une femme ultrasensible, dévastée par la médiocrité des hommes, agressée par des corps étrangers surgissant dans son champ de vision, oppressée par les bruits qui l’entourent. Considérant l’enfant comme un trésor menacé, elle apprend à ses dépens que la laideur peut aussi inspirer les poètes, que la confrontation brutale au réel autorise sa sublimation. On manque de place pour dire ce qui bouleverse tant dans ce film : les regards, le destin d’un personnage raconté le temps d’une scène, l’intelligence d’un cinéma consistant à suggérer ce qui se passe de mots. "L’Institutrice" éblouit de bout en bout, y compris lorsqu’il déraille. À l’image de ce dernier quart d’heure à la poésie accidentelle et au suspense terrible, traduisant une liberté retrouvée et un formidable don de soi. Une transmission sublime pour affronter l’horreur du monde.