Toutes les critiques de Knock

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Ex-escroc reconverti en médecin, le docteur Knock débarque dans un village laissé “bien portant” par son prédécesseur. Partant du principe que tout un chacun est un malade qui s’ignore, Knock va mettre les habitants à la diète et, s’en faisant, plein les poches… Porté par le charisme de Louis Jouvet et une pléiade d’excellents seconds rôles, le Knock de 1951 était une comédie sans grande envergure dont l’histoire a retenu l’immortelle réplique, “Ça vous chatouille ou ça vous gratouille ?”. C’est d’ailleurs l’un des passages attendus de la version 2017 dont s’acquitte Omar Sy avec la douce ironie qui le caractérise, loin du cabotinage théâtral de Jouvet. Cette scène illustre la différence de moulage entre les deux films, inscrits dans leurs époques et dans les canons comiques afférents.

    Sur des rails
    Contrairement à l’inodore Guy Lefranc qui filmait Knock en champ contre-champ dans l’exiguïté de son cabinet, Lorraine Levy utilise les extérieurs champêtres et encaissés comme un personnage à part entière. La vie du village est plus coloré et plus réaliste : on y croit un peu. Moins mégalo et cynique que le modèle original (sauf lors d’une scène qui survient, du coup, comme un cheveu sur la soupe), le Knock 2017 doit donc beaucoup à la chaleur et à l’humanité d’Omar Sy, qui laisse les seconds rôles rivaliser d’excès. Christian Hecq, en facteur alcoolo, Alex Lux en curé peu catholique, Audrey Dana, en pharmacienne érotomane, Sabine Azéma en propriétaire terrienne radine, Pascal Elbé, en figure menaçante du passé… Le côté romantique est quant à lui accentué par la relation pleine de pudeur entre Knock et Adèle (l’exquise Ana Girardot), la jolie fille du village, qui fait basculer le film dans le mélo un peu sucré. Ni original ni désastreux, ce Knock est un remède indolore à la morosité.