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Après le blouson serial killer du Daim, la robe rouge meurtrière d’In Fabric. À travers l’itinéraire de ce vêtement qui finit par tuer ceux qui le portent, instrument d’un complot nébuleux ourdi par les vendeurs maléfiques d’un grand magasin (imaginez les sorcières de Suspiria au Bon Marché), l’esthète anglais Peter Strickland remet sur le métier ses obsessions fétichistes : érotomanie, couleurs primaires, révérences au giallo, personnages égarés dans un labyrinthe de sensations morbides. Sans retrouver les sommets hypnotiques de son précédent film, le génial The Duke of Burgundy, il arpente néanmoins son petit territoire de cinéma avec une ardeur inentamée et, surtout, un humour sarcastique salvateur, qui empêche son maniérisme de tourner à vide. In Fabric est tellement chic et singulier qu’il ferait presque passer The Neon Demon pour du prêt-à-porter.