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L’argument du film est dingo : un enfant de douze ans assigne ses parents en justice pour lui avoir donné la vie ! Et Nadine Labaki, réalisatrice de l’acclamé Caramel, de dérouler le fil d’une existence chaotique, passée dans la rue où le petit Zain tente de gagner de l’argent, aussitôt reversé à ses parents, Thénardier des temps modernes. Inspiré par la réalité, tourné caméra au poignet dans un souci d’immersion total, Capharnaüm crie à chaque plan son désir de s’inscrire dans la lignée des grands films sur l’enfance volée, du Voleur de bicyclette à Los Olvidados. La barre est un peu haute pour la réalisatrice qui n’évite pas toujours la sensiblerie et un esthétisme déplacé. On lui sait cependant gré de ne pas condamner ses personnages, victimes de leur condition et artisans de leur propre malheur.