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Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Avec son deuxième long, Marcelo Caetano creuse le sillon de Corpo electrico (2018). Cette idée de passer par les histoires d’amour et les corps qui s’enchevêtrent pour raconter la société brésilienne. Il met ici en scène un jeune garçon sortant d’un centre de détention pour mineurs, à la dérive dans les rues de São Paulo. Sans argent, sans nouvelle de sa famille, il fait la rencontre dans un cinéma porno de Ronaldo, un homme mûr charismatique auquel il va se raccrocher, au fil d’une histoire d’amour riche en contradictions, excès et manipulation. Puisque Ronaldo va l’initier à la prostitution. La beauté sensuelle avec laquelle Caetano filme les scènes intimes contraste avec la violence de ce qui se joue à l’écran. Ici, nulle place pour un regard victimaire, pour un monde divisé en méchants et en gentils. Le récit évolue avec virtuosité dans cette frontière grise, quotidien de cette jeunesse LGBTQI+ défavorisée sur laquelle il pose un regard toujours à bonne distance