Michael Winner

Michael Winner est un réalisateur britannique né le 30 octobre 1935 dans le quartier londonien d'Hampstead et décédé le 21 janvier 2013 à l'âge de 77 ans. Célèbre pour la saga du Justicier dans la ville, il est le principal collaborateur de Charles Bronson durant les années 70."Je suis un cinéaste, scénariste, producteur complètement dingue, un type en colère, et l'exemple ridicule d'une humanité dans la merde". Voilà comment, sur Twitter, se définissait Michael Winner quelques semaines avant sa mort.Car Winner est peut-être le symbole de ce cinéma torturé, sans concession, et souvent mal compris de l'Amérique des seventies. Si de son oeuvre le public se souvient principalement de sa saga du Justicier dans la ville, Winner possède une filmographie bien plus conséquente et intéressante que ce qu'il en paraît.Débuts à LondresIl commence sa carrière à Londres, dans les studios de la BBC où il officie au départ comme assistant avant de devenir réalisateur. En Angleterre, il dirige Oliver Reed et Orson Wells ce qui lui permet de sa faire repérer par les studios américains MGM qui lui propose en 1971 de tourner L'Homme de loi, film porté par un Burt Lancaster interprétant un shérif dont l'obsession pour la justice vire à la folie.Ce premier film porte déjà la marque de Winner. Le réalisateur ne s'encombre pas de fioritures, se contentant d'une mise en scène brute, pour ne pas dire brutale, ce qui ne manque pas de renforcer la violence qui se dégage du film.Un réalisateur pervers ?Avec Les Collines de la terreur, qui marque aussi sa première collaboration avec Charles Bronson, Winner s'attaque au western. Une nouvelle fois Michael Winner ne fait pas dans le détail. La mise en scène est minimaliste et la violence nullement édulcorée. Son goût pour la violence, aussi bien physique que psychologique, fait d'ailleurs jaser les critiques qui le considère comme un réalisateur à la marge, qui fait de la provocation son fond de commerce.Et ce n'est pas son film Le Corrupteur, avec Marlon Brando, qui arrange les choses puisque dans cette oeuvre, Winner laisse libre cours à sa perversité : sadomasochisme, inceste, domination, autant de sujets abordés qui prêtent à polémique.La saga du justicierPar la suite il retrouve Bronson pour Le Flingueur (1972), film qui se démarque par ses vingt premières minutes quasiment muettes, et Le Cercle Noir (1973). En 1973 il retrouve également Lancaster pour Scorpio, mais c'est bien au côté de Bronson que Winner va connaître la consécration, du moins commerciale, avec Un Justicier dans la ville.Il demande alors à Bronson d'incarner un architecte, Paul Kersey, qui mène sa vendetta contre les salops qui ont agressé sa femme et sa fille. Sa femme est morte, sa fille est devenue folle. Kersey commence le carnage. Winner filme alors la lente descente aux enfers d'un petit bourgeois qui se transforme - parfois se complaît - en psychopathe. Grâce à ce film Bronson rencontre une notoriété internationale et Winner devient le symbole d'un cinéma sans concession. Ce premier volet sera suivi par Un Justicier dans la ville 2 (1982) et Le Justicier de New-York (1985). Deux autres volets suivront : Le Justicier braque les dealers et Le Justicier : l'ultime combat. Néanmoins ce n'est pas Winner qui réalisera ces deux suites dépourvues d'intérêt.Dernières réalisationsMais avant cela, Winner réalise Rintintin, le chien qui sauva Hollywood puis enchaîne avec La Sentinelle des maudits, film fantastique qui sera également son dernier film notable. S'en suit des films de seconde zone comme La Dépravée (1983), Rendez-vous avec la mort (1988), Double Arnaque (1990), Dirty Weekend (1993) ou encore Parting Shots (1999).Par la suite, il délaisse le milieu du cinéma et, en 2012, quand Winner apprend qu'il lui reste tout au plus deux ans à vivre, l'espoir de le retrouver derrière une caméra s'évanouit. Atteint d'une maladie du foie, il décède le 21 janvier 2013 à l'âge de 77 ans dans sa maison de Kensington, à Londres.