Jean-Pierre Mocky est un acteur, scénariste et réalisateur français, découvert notamment en jouant dans Orphée de Jean Cocteau ou encore grâce au film À mort l’arbitre qu’il réalise en 1984.
Jean-Pierre Mocky, de son vrai nom Jean-Paul Adam Mokiejewski, est né le 6 juillet 1933 à Nice dans une famille d’origine juive polonaise. Lors de la deuxième guerre mondiale, sa date de naissance est modifiée et passe de 1933 à 1929 pour qu’il puisse prendre un bateau pour l’Algérie afin de fuir les Nazis. Il ne quitte finalement pas la France mais se fait discret dans une ferme.
Découvert par Pierre Fresnay
En 1942, Jean-Pierre Mocky joue les figurants dans Les Visiteurs du soir de Marcel Carné puis tourne en 1946 dans Vive la Liberté de Jeff Musso. Il pose ses valises à Paris pour tenter sa chance de comédien et enchaîne les courtes apparitions dans les films. Pour gagner sa vie, il travaille comme chauffeur de taxi, ce qui lui permet de faire une rencontre déterminante. Sa vie change en effet grâce à l’acteur Pierre Fresnay grâce auquel il décroche son premier rôle au théâtre notamment dans Phèdre. Il suit ensuite les cours de Louis Jouvet au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique où il rencontre Jean-Paul Belmondo. En 1948, il tourne dans Le Paradis des Pilotes perdus.
De Paris à l’Italie
Jean-Pierre Mocky commence à s’exporter de l’autre-côté des Alpes dans les années 1950, après sa rencontre en 1952 avec Michelangelo Antonioni. Avec le succès du film Les Vaincus, il est engagé dans un studio italien : Ponti – de Laurentiis. Il apparaît dans de nombreux films italiens dont Senso de Luchino Visconti pour lequel il est également assistant réalisateur. Il travaille ensuite comme stagiaire pour Federico Fellini pour La Strada en 1954. En 1958, il joue dans La Tête contre les murs de Georges Franju dont il a signé le scénario. Évoluant également régulièrement au théâtre, il passe finalement derrière la caméra pour des films à l’humour noir et décryptant avec cynisme l’humanité qui l’entoure. Il réalise son premier film en 1959 en faisant tourner Charles Aznavour et Jacques Charrier dans Les Dragueurs. Il enchaîne en 1961 avec Snobs !, en 1962 avec Les Vierges ou encore en 1964 avec La grande Frousse. En 1965 il dirige Jean Poiret et Michel Galabru dans La Bourse et la vie.
Succès et stars
Au fil de ses réalisations, Jean-Pierre Mocky obtient peu à peu la reconnaissance du milieu du Septième Art. Il attire également de nombreuses stars qui n’hésitent pas à tourner sous sa direction. Il fait ainsi jouer Bourvil et Francis Blanche en 1969 dans L’Etalon, Philippe Noiret dans Le Témoin en 1978, Jaques Dutronc et Jacqueline Maillan dans Y a-t-il un Français dans la salle ?, l’un de ses films les plus connus et célèbres. En 1986, il rassemble Jeanne Moreau, Michel Serrault et Jean Poiret dans Le Miraculé. Un an plus tard, il dirige Catherine Deneuve et Richard Bohringer dans Agent Trouble.
Le soufflé retombe
Dans les années 1990, Jean-Pierre Mocky continue à réaliser des films mais le public ne le suit plus comme avant. Il rencontre moins de succès mais reste malgré tout un visage connu et reconnu du Septième Art français. Il réalise notamment en 1994 Noir comme le souvenir avec Sabine Azéma et Jane Birkin ou encore Le Furet en 2002 avec Jacques Villeret et Michel Serrault. En 2007, il réalise 13 French Street dans lequel joue Thierry Frémont. En juin 2013, il revient dans les salles obscures avec Le Renard Jaune.
Vie privée
Jean-Pierre Mocky distille les informations sur sa vie privée au compte-gouttes. Marié à l’âge de 13 ans, il se sépare au bout de quelques mois de sa femme. Il a également été en couple avec l’actrice Véronique Nordey qui lui a donné un fils Stanislas Nordey, un metteur en scène né en 1966. Sa fille, Olivia Mokiejewski, évolue également dans le milieu artistique. Elle est en effet réalisatrice de documentaire. Propriétaire du cinéma Le Brady de 1994 à 2011, Jean-Pierre Mocky a acheté en 2011 le Desperado pour pouvoir y diffuser ses films.