De son vrai nom John Charles Carter, Charlton Heston voit le jour le 4 octobre 1923 en Evaston dans l’Illinois. Il fait ses « débuts » sur scène en incarnant le Père Noël dans une pièce organisée par son école, alors qu’il n’a que 5 ans, et développe une réelle passion pour le théâtre au collège en découvrant l’univers unique de Shakespeare. Il choisit alors d’étudier la comédie à la Northwestern University où il rencontre sa future épouse et finit par décrocher, à l’âge de 17 ans, son tout premier rôle dans un film réalisé par un camarade, Peer Gynt en 1940. Le film ne sortira sur les écrans de cinéma qu’en 1965.La Deuxième Guerre mondiale met un terme brutal, mais temporaire, à cette carrière naissante. Heston rejoint l’armée en 1941 d’abord en tant qu’opérateur radio puis, en 1944, en tant que pilote d’un B-25 dans l’United States Army Air Corps pour une durée de deux ans. Il épouse, la même année (1944) Lydia Clarke. De leur union naîtront deux enfants : Fraser et Holly Ann. De retour au pays en 1947, il intègre la troupe de théâtre de Katherine Cornell et joue dans plusieurs pièces ainsi qu’à la télévision. En 1950, sa forte carrure, sa taille particulièrement grande (1m93) et ses traits virils lui valent d’être repéré par le producteur de cinéma Hal Wallis et engagé pour jouer dans La Main qui venge (de William Dieterle), et ce, sans même passer d’audition. Un succès en entraînant un autre, Cecil De Mille lui confie le rôle du directeur de cirque dans Sous le plus grand chapiteau du monde en 1952. La carrière de Charlton Heston démarre sur les chapeaux de roue. Durant les deux décennies suivantes (années 50 et 60), Heston se spécialise dans les rôles historiques des superproductions hollywoodiennes. Il a tout fait…ou presque ; de Moïse (Les Dix Commandements en 1956) à Judah Ben-Hur (Ben-Hur de William Wyler en 1959, film aux onze Oscars pour lequel il obtient celui du Meilleur Acteur), en passant par Le Cid (en 1961), le commandant Malt Lewis (Les 55 jours de Pékin en 1963), Le Seigneur de la guerre (en 1965), le général Gordon (Khartoum en 1966) ou Marc-Antoine (Antoine et Cléopâtre en 1972 qu’il scénarise et met en scène lui-même) et Richelieu (Les Trois Mousquetaires de Richard Lester en 1973). Les années 60 marquent également le début des manifestations évidentes de son engagement politique. Ainsi, outre sa participation à la marche des droits civiques en 1963 avec Martin Luther King, il est membre (à partir de 1960) puis président (de 1965 à 1971) de la Screen Actors Guild. Engagé, impliqué et déterminé, il n’hésitera pas à rentrer dans les arènes politiques les plus impressionnantes (Congrès, Sénat…) pour défendre ces causes. Il se démarquera également en soutenant activement trois candidats démocrates à la présidence dont Adlai Stevenson contre Dwight Eisenhower et John Kennedy contre Richard Nixon. Mais il basculera dans le camp républicain à partir de 1972 avec le soutien de son ami Ronald Reagan (de qui il acceptera de devenir le "conseiller culturel" en 1981 après son accession au pouvoir).
En 1987, proche du mouvement pro-vie, il soutient le film de Bernard Nathanson L'Eclipse de la raison contre l'avortement en faisant l'introduction du film.
Mais l’acteur ne néglige pas pour autant sa carrière et, sentant venir l’ère d’un nouveau genre de cinéma, il adapte ses choix de rôles et se distingue dans des œuvres telles que Le survivant en 1971 (d'après le roman Je suis une légende de Richard Matheson), Soleil vert en 1973 (d'après le roman éponyme de Harry Harris) ou 747 en péril en 1974. Mais sa performance la plus marquante et célèbre de cette époque reste celle délivrée dans La Planète des singes (de Franklin J. Schaffner en 1968 d'après le roman éponyme de Pierre Boulle). L'acteur tourne également, quoique sans enthousiasme, dans le deuxième volet de la saga, Le Secret de la planète des singes, en 1970, principalement par amitié pour le producteur Richard D. Zanuck. Il exige toutefois que son personnage meure pour ne pas avoir à tourner d'autres volets. En 1993, il revient sur le devant de la scène artistique en faisant une apparition dans Wayne's World 2 en 1993 et enchaîne des rôles tout aussi seyants dans des films tels que Tombstone en 1993, True Lies en 1994, Hamlet de Kenneth Branagh en 1996 ou La Planète des singes de Tim Burton en 2001 (où il accepte de faire « un clin d’œil » à son ancien succès en jouant sous les traits d’un vieux singe).
Membre honorifique à vie de la National Rifle Association (Association nationale des armes à feu -NRA) dont il a été le président depuis 1998 (année à laquelle on lui diagnostique un cancer de la prostate), il abandonne la présidence de l’association en 2003. À aucun moment son engagement très controversé et contesté au sein de cette association ne l’empêchera d’en défendre activement les idéologies (il participa ainsi à de nombreux clips télévisuels). En 2002, Charlton Heston apparaît dans le film de Michael Moore Bowling for Columbine où il accorde au réalisateur, à l’évidence contre son gré, une interview. Moore ne ménagera pas l’acteur, revenant sans répit sur les prises de position d’Helston en faveur du port d'armes à feu.Ce fut la dernière apparition de l'acteur.En août 2002, il annonce publiquement qu’il est atteint de la maladie d'Alzheimer et se retire complètement de la scène publique. Le président George W. Bush le décore, en juillet 2003, de la médaille présidentielle de la liberté, l’une des plus hautes distinctions civiles américaines.
Charlton Heston s’éteint le 5 avril 2008, à l’âge de 84 ans, dans sa maison de Beverly Hills, aux côtés de sa femme Lydia.