Tales of the Teenage Mutant Ninja Turtles reprend le flambeau. Rencontre avec les co-showrunners.
Un an après la bonne surprise Ninja Turtles : Teenage Years, Tales of the Teenage Mutant Ninja Turtles reprend le flambeau avec une série d’animation survitaminée. Alors qu’une suite au cinéma est en préparation (où Shredder sera le grand méchant), rencontre avec les co-showrunners, Christopher Yost et Alan Wan, vétérans des Tortues Ninja.
Vous avez déjà tous les deux travaillé sur plusieurs autres séries d’animation Tortues Ninja. En quoi celle-ci se démarque-t-elle ?
Christopher Yost : La grande différence est que cette série est plus « réaliste », si on peut se permettre de dire ça à propos des Tortues Ninja (Rires.) Disons que les personnages se comportent vraiment comme des adolescents, mais qui se retrouvent confrontés à des choses qui les dépassent. Et on assume totalement d’être une suite de Ninja Turtles : Teenage Years. C’est le même univers et l’ambiance n’a pas changé.
Alan Wan : Visuellement parlant, il y a un côté punk hérité du film que nous n’avons pas cherché à effacer, bien au contraire. Mais on voulait également mettre notre patte dessus : c’est le même ADN, sauf qu’on a peut-être encore plus appuyé sur ce côté artisanal, fait main, des dessins.
CY : On est dans une série dont les histoires sont racontées par les Tortues Ninja elles-mêmes. Donc ça nous a poussés à nous demander à quoi elles ressembleraient si des gamins les dessinaient. Évidemment, c’est un peu plus stylisé et soigné que ça (Rires.) Mais il fallait que ça ressemble à des esquisses, des dessins qu’un lycéen pourrait faire dans son carnet quand il n’écoute pas les cours.
La suite de Ninja Turtles : Teenage Years est en préparation. Quelle liberté avez-vous scénaristiquement parlant, et à quel point cela a été un casse-tête de ne pas empiéter sur l’histoire de ce futur film ?
CY : Oh, c’était un casse-tête classique, on en vu d’autres (Rires.) Une série Tortues Ninja est toujours un challenge, mais en réalité il y a un million d’histoires à inventer qui ne vont pas marcher sur les plates-bandes des films. La liberté de mouvement reste énorme.
AW : À aucun moment nous n’avons eu l’impression d’être menottés.
Quelle était l’idée maîtresse de la série ?
CY : Le concept de base était de se demander ce qui se passerait si les tortues étaient séparées. On a l’habitude de les voir constamment ensemble et travailler en équipe. Mais si ce n’était plus le cas ? Pour la première fois, on les voit gérer leur solitude et se demander qui elles sont individuellement. Qui est Leonardo sans une équipe à diriger ? Qui est Raphaël quand sa force et sa colère ne suffisent plus ? C’était vraiment marrant à inventer.
AW : Une bonne histoire des Tortues Ninja est toujours un équilibre entre l'action, la comédie et la tendresse. Le thème de la famille est au coeur de la franchise, et quand on a commencé à discuter des possibilités que nous offraient la séparation des tortues, on a tout de suite imaginé comment cela pouvait permettre de souligner leurs imperfections, la façon dont ils se complètent les uns les autres. Une fois que les personnages sont bien définis, les histoires s’écrivent presque toutes seules.
CY : Notre travail, c’est de nous amuser. Et si on s’amuse, alors le public prendra du plaisir.
Les premiers comics Tortues Ninja étaient très sombres et violents. Vous sauriez expliquer pourquoi, 40 ans plus tard, on est totalement à l’opposé ?
CY : C’est une discussion qu’on a souvent entre nous. Effectivement, quand Kevin Eastman et Peter Laird, les créateurs des Tortues Ninja, ont dessiné ces personnages sur une serviette de table il y a quatre décennies, ils étaient bien loin de se douter ce que tout ça allait devenir. Je crois que cette évolution est liée au fait que tout le monde peut se retrouver dans la personnalité d’une des tortues. C’est quelque chose de très puissant, qui a poussé la franchise à évoluer vers autre chose.
AW : Le concept de base est si fort qu’on absolument peut tout faire avec. Les Tortues Ninja sont allées dans l’espace, dans le Japon féodal… On peut mettre les tortues dans n’importe quel univers ou situation et l’histoire fonctionne quand même. C’est une bénédiction.
Vous travaillez déjà sur une saison 2 ?
CY : Qui sait ? (Rires.) On va déjà attendre de voir ce que le public pense de cette saison 1 et on verra ensuite. Si les gens aiment ce qu’on a fait, alors on sera au rendez-vous. Mais malheureusement, ce n’est pas moi qui déciderai tout seul d’un renouvellement !
Tales of the Teenage Mutant Ninja Turtles, visible sur la chaîne Nickelodeon et dès novembre sur Paramount+.
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