Comme prévu, Quentin Tarantino a retravaillé le montage de son dernier film.
Quentin Tarantino avait prévenu que la version projetée à Cannes de Once upon a time… in Hollywood serait sans doute modifiée d’ici la sortie du film en salles. Le réalisateur voulait tester devant les festivaliers un premier montage plus resserré, comme il l’avait fait avec Inglourious Basterds en 2009 : "Je préférais aller à Cannes un peu trop court. Quitte à me tromper, je préférais être trop court", déclarait-il en mai dernier au site Indiewire. D’abord annoncé d’une durée de 2h45, le film montré sur la Croisette faisait finalement 2h39. Et la version qui sort en salles cet été dure, elle, 2h42. Soit trois minutes de QT en rab ! Le film contient notamment, désormais, le clin d’œil à La Grande Evasion dont Tarantino avait parlé lors de la conférence de presse cannoise – La Grande Evasion, que l’auteur de Pulp Fiction avait désigné en 2012 comme l’un de ses douze films préférés de tous les temps.
Les projections de presse de Once upon a time… in Hollywood viennent de commencer et permettent de jouer au petit jeu des comparaisons. Au-delà de certaines modifications chirurgicales qui nous ont peut-être échappé, voici, pour les plus impatients et les plus curieux, un compte-rendu des principaux ajouts. Rien de décisif dans ce qui suit, aucun spoiler majeur… Mais si vous préférez voir le film vierge de toute information sur son contenu, vous pouvez arrêtez votre lecture ici.
Notre critique de Once upon a time in HollywoodLe principal changement concerne la backstory de Rick Dalton (le personnage d’acteur has-been incarné par Leonardo DiCaprio). Alors qu’il tourne un épisode de la série télé Lancer, Dalton discute entre deux prises avec la star du show, James Stacy (Timothy Olyphant), qui l’interroge sur la rumeur disant qu’il a failli jouer dans La Grande Evasion à la place de Steve McQueen : Dalton réfléchit alors à sa place sur l’échiquier hollywoodien (en gros : il est l’un des gars à qui on fait appel quand Steve McQueen n’est pas disponible, les autres étant les "trois George" : Peppard, Maharis et Chakiris). En parallèle, on voit des extraits de La Grande Evasion avec Dalton/DiCaprio incrusté dans le film à la place de Steve McQueen ! A Cannes, Tarantino disait que la scène était tellement bien qu’il avait peur que "quelqu’un refasse Casablanca en incrustant George Clooney dedans". A l’arrivée, c’est un moment de vertige méta un peu fou, d’autant plus que la scène est mise en parallèle avec les séquences où Sharon Tate (Margot Robbie) regarde sa propre performance dans le film Matt Helm règle son comte. Et où l’on constate que Margot Robbie ne ressemble pas tout à fait à la "vraie" Sharon Tate. Tout comme Rick Dalton ne ressemble pas tout à fait à Steve McQueen…
Les autres ajouts sont plus mineurs : on voit brièvement Sharon Tate échanger quelques mots avec une jeune femme qu’elle a prise en stop (prendre des auto-stoppeurs était à la mode dans la Californie hippie d’avant la paranoïa suscitée par les meurtres de la Manson Family). Et Tarantino a également augmenté le film d’une séquence-gag pendant le générique de fin – du pur fan service. Le résultat est à voir en salles le 14 août – en attendant une version extra-longue découpée en épisodes sur Netflix, comme QT l’a fait pour Les Huit Salopards ?
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