Avec Back to Mountain, Guillaume Rosetti donne à ses spectateurs des envies de nature. Rencontre avec celui qui est à l’origine du film événement des amateurs de montagne.
Vous êtes le directeur commercial et marketing du domaine skiable des Arcs. Comment vous est venue l’idée de faire un film pour redonner envie aux gens d’aller à la montagne ?
Guillaume Rosetti : L’idée est venue naturellement. On a échangé avec les équipes du Festival des Arcs, dont les fondateurs sont originaires de la station (notamment Pierre-Emmanuel Fleurantin), et ils avaient aussi à cœur de relancer leur activité. On s’est demandé comment faire des choses à la fois intéressantes, intelligentes et belles pour redémarrer, et l’idée est venue assez naturellement.
Pourquoi avoir voulu lancer cette bande- annonce ?
Il y a deux partis pris forts dans cette prise de parole qu’est Back to Mountain : un parti pris nature et un parti pris cinéma. Pour le cinéma, il y a plusieurs raisons. D’abord car ça rentre en résonnance avec plusieurs événements chez nous, notamment l’ouverture du Festival des Arcs, qui a lieu le même jour que celles de la station et du domaine le 11 décembre. Mais c’est aussi parce que nous représentons deux secteurs très touchés par la crise sanitaire. On a donc voulu ce petit parallèle pour montrer qu’on se serre les coudes, qu’on essaye de rebondir ensemble. Quant à nos visiteurs, on voulait aussi leur dire que le vrai film c’est celui de leurs vacances. Les héros du film ce sont les visiteurs, et le décor c’est le domaine skiable des Arcs.
Quelles images avez-vous utilisé pour la bande- annonce ?
Toutes les images ont été tournées l’hiver dernier sur le domaine skiable et au sein du parc de La Vanoise, collé au domaine skiable. Tout a ensuite été monté et assemblé pour créer ce film.
Est-ce que vous pensez que le public a compris le sens caché de cette réalisation ?
Pas forcément, mais c’était aussi un peu l’effet recherché : cette volonté de surprendre, de susciter l’interrogation… Ça présuppose une petite prise de risque car interrogation peut vite rimer avec incompréhension mais on a voulu jouer le jeu jusqu’au bout : on tenait à s’éloigner à d’une communication classique de ski. On est sur la prise de parole d’un domaine skiable et quand on revoit le film, le projecteur est majoritairement mis sur la nature, l’homme est assez peu présent. C’était une manière de montrer que le domaine skiable constitue un lieu de rencontre avec la nature.
Pourquoi faire une campagne aussi tournée vers la nature ? Ca vous paraissait essentiel de s’afficher comme une station responsable ?
On est depuis l’an dernier la première station Savoie labélisée Flocon Vert, ce qui marque un engagement assez fort dans une démarche de développement durable. Mais cela fait des années qu’on travaille sur l’Observatoire environnemental du domaine qui recense toutes les espèces protégées du domaine. Il existe actuellement une vraie accélération sur les questions environnementales, à l’image de toute la société. On pense donc avoir un petit temps d’avance et si on a déjà fait des campagnes parlant de nos engagements, on a voulu centrer celle- ci sur cette thématique, en faisant le lien avec les nouveautés qu’on pourra proposer à nos visiteurs cet hiver, comme, par exemple, un Muséum des Animaux de Montagne en partenariat avec le Parc national de La Vanoise pour sensibiliser au besoin de protéger ce patrimoine.
Avez- vous inspiré d’autres domaines à réaliser leur propre film ?
Pas à ma connaissance. De ce que j’ai pu voir, les domaines qui nous entourent sont restés dans des codes plus classiques du métier. Ça montre notre conviction forte : Back to Mountain tourne autour de la nature. Nous souhaitons devenir une station de plus en plus responsable. Car nous sommes aux premières loges du réchauffement climatique. Dans les Alpes comme dans l’Antarctique, tout va deux fois plus vite qu’en ville ! La fonte des neiges et des glaces est un sujet qui nous touche et on fait notre part pour contribuer à cette lutte, à travers notamment l’objectif net 0 carbone en 2030. On est aussi très actifs sur la biodiversité. Et on a envie de faire monter nos visiteurs à bord de ces engagements. C’est toute cette articulation qu’on a voulu raconter : pas seulement faire une opération de communication, mais communiquer un message de fond à nos visiteurs.
Et quel est votre propre rapport à la montagne et au cinéma ?
La montagne c’est une passion depuis tout petit. Je ne suis pas du tout originaire de Savoie, j’ai grandi sur la Côte d’Azur, mais j’étais bien plus tourné vers les montagnes que vers la mer. Et puis, il y a cinq ans, j’ai fait le choix de changer de vie et de venir travailler en montagne et pour la montagne. Concernant le cinéma, je ne suis pas un cinéphile, mais j’ai vraiment plaisir à m’immerger dans cet univers, notamment pendant le festival des Arcs. On retrouve une forte prise de conscience sur les enjeux environnementaux et sociétaux dans cette manifestation, et ce sont des valeurs qui me sont chères. C’est ça pour moi le lien entre montagne et cinéma.
Back to Mountain, réalisé par David Morille. Sortez en salles le 11 décembre prochain.
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