Première
par Vanina Arrighi de Casanova
Polar, film noir, manifeste politique, analyse historique, réflexion philosophique mais aussi portraits d’hommes abîmés : Zulu est un peu tout ça à la fois et c’est trop pour un film qui n’exploite jamais totalement toutes ces pistes. Néanmoins, Jérôme Salle va au bout de son ambition, gardant intactes la violence, la radicalité et la force de quelques scènes – grandioses – du roman de Caryl Férey. Enquête prenant la forme d’un jeu de piste macabre dans la région du Cap, le parcours de ces deux policiers va réveiller l’horreur de l’Histoire et raviver leurs propres blessures. Il est surtout prétexte à explorer les contradictions entre la volonté de réconciliation du pays et l’extrême violence qui le gangrène encore. Sur la voie du pardon, les deux héros (Orlando Bloom, à contre-emploi, et Forest Whitaker, toujours magistral) emprunteront des trajectoires opposées, leurs destins personnels interrogeant celui d’une nation qui est loin d’avoir vaincu ses démons.