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Quinze ans après The Mask, Jim Carrey, ringardisé par Judd Apatow & Co n’est plus LA star comique. Satire convenue du coaching, Yes Man arrive avec dix ans de retard. L’habileté du réalisateur est de se focaliser non pas
sur les grimaces de Carrey mais sur sa love-story avec Zooey Deschanel. L’alchimie, improbable mais parfaite, et le script, qui flirte avec une nostalgie absurde, installent au final une comédie romantique réussie.
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- Fluctuat
L'époque est à l'austérité ? Un seul remède : Yes Man, brillante comédie sur la beauté des possibles où comme Jim Carrey on succombe à l'irrésistible Zooey Deschanel.Quelle joie de recevoir Yes Man, dernier mot doux d'une comédie américaine qui ne cesse de nous poster des messages d'amour. En voyant l'affiche, on pense à ces Jim Carrey movies comme Menteur, menteur. Ce qu'il est un peu : en perte de vitesse depuis quelques temps, l'acteur fait son show et n'évite pas les improvisations cartoonesques excessives. Mais peu importe, Yes Man est beaucoup plus que ça. Son truc ? Un don pour la formule : Carrey, employé de banque blasé qui dit non à tout depuis que sa copine l'a largué, se met au défi de ne plus rien refuser à personne après avoir assisté au meeting d'un gourou ayant fait du oui sa philosophie. Presque envoûté et quelque soit la situation, même la plus aberrante, il doit répondre par la positive. On imagine alors la suite, un personnage propulsé dans mille situations burlesques et satiriques jouant des parasites du quotidien, quand ce n'est pas le bon sens et la réalité qui basculent ou explosent. Ce dont le film use, comblant ainsi les attentes les plus extravagantes et insolites, mais avec une efficacité comique constante, un plaisir renouvelé de multiplier les séquences qui s'enchaînent avec bonheur et finesse. Le scénario crépite et Peyton Reed, auteur d'une belle chronique matrimoniale (La Rupture), en suit chaque mouvement avec une aisance idéale, sans contretemps ni faute de goût.Mais il y a plus. Yes Man fonctionne comme une boîte de Pandore : dire oui à tout, c'est s'ouvrir à l'infinité des possibles et à l'inconnu, voire au chaos, à la beauté des impondérables. Ce que le film gère et génère avec autant de génie que de magie, trimballant son héros d'un bout à l'autre de Los Angeles comme dans un kaléidoscope où la vie éclot dans toute son hétérogénéité. Au fond Reed use de sa formule comme d'un conte, chaque pli ou coin du récit se recoupe pour éviter la facilité et donner sens au moindre geste. Le film est ainsi construit telle une toile où chaque fil ouvre une porte sur la diversité du monde tout en lui donnant sa cohérence. Ce qui ne l'empêche pas, après avoir longtemps dérivé avec le oui, de rappeler la nécessité du non - un peu comme l'épisode de Stark Trek ou Kirk se dédouble, d'un côté le bon, l'autre le mauvais : le remède étant leur synthèse. Et pour cela, rien de tel que l'amour. Car Yes Man est aussi sinon d'abord une comédie romantique : charmante, émouvante, sweet. C'est aussi pour ça qu'on ne veut plus le quitter, quand on a plongé comme Jim Carrey dans les grands yeux clairs de Zooey Deschanel, l'amour nous tombe dessus par accident et on ne peut pas le refuser. Yes Man est généreux et accueillant, drôle et sensible, un excellent remède contre la morosité, le film dont notre époque a besoin. Yes ManDe Peyton ReedAvec : Jim Carrey, Zooey Deschanel, Bradley CooperSortie en salles le 21 janvier 2009 Illus. © Warner Bros. France - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire le fil comédie sur le blog cinéma- Peyton Reed sur Flu : lire la critique de La Rupture- Jim Carrey sur Flu : lire les critiques de Man on the Moon (2000), Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004), Le Nombre 23 (2007)
Le JDDpar Stéphanie BelpêcheJim Carrey renoue avec le genre qui l'a rendu célèbre, la comédie. Moins de grimaces, plus de romantisme, mais toujours autant de situations loufoques.