Date de sortie 25 juin 2014
Durée 108 mn
Réalisé par Jonathan Glazer
Avec Scarlett Johansson , Jeremy McWilliams , Lynsey Mackay
Scénariste(s) Jonathan Glazer, Walter Campbell
Distributeur Diaphana Distribution
Année de production 2013
Pays de production Grande-Bretagne, Suisse, Etats-Unis
Genre Film de science-fiction
Couleur Couleur

Synopsis

Une extraterrestre arrive sur Terre pour séduire des hommes avant de les faire disparaître.Adapté du roman de Michel Faber.

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Critiques de Under the Skin

  1. Première
    par Gérard Delorme

    À propos de ce troisième long métrage du rare Jonathan Glazer (trois films en treize ans), l’appellation tant galvaudée d’ovni est justifiée par la nature extraterrestre du personnage féminin principal, dont le spectateur est invité à partager le point de vue à défaut de se mettre dans sa peau. L’effet est obtenu par le recours à une variété de styles a priori incompatibles mais qui s’assemblent en une miraculeuse alchimie, entre psychédélisme et réalisme documentaire. Le début, qui suggère l’arrivée de l’alien sur Terre, est filmé comme l’approche de Jupiter dans 2001 – L’Odyssée de l’espace, tandis que les séquences décrivant la prédatrice en chasse sont tournées avec des caméras GoPro discrètes pour enregistrer les réactions de passagers qui ne savent pas qu’ils sont filmés. Loin d’être répétitif, le dispositif se fait complètement oublier et les images réalistes de l’Écosse contemporaine amplifient le sentiment d’aliénation vis-à-vis d’une humanité qui se caractérise par sa libido, sa compassion parfois, et souvent sa solitude. Au contact de ses proies, la chasseresse évolue, révélant des failles, multipliant les erreurs. Son comportement erratique est ouvert à l’interprétation,
    mais on la sent intriguée par la nature humaine au point de vouloir l’explorer par la seule voie qu’elle connaisse : le sexe. C’est un piège dont elle se sert et qui finit par se retourner contre elle. On peut y voir une métaphore de la condition féminine et de son ambivalence. Le script, adapté par Walter Campbell, s’est passablement écarté du roman original qui expliquait en détail que l’extraterrestre chassait des humains pour les transformer en nourriture. L’idée est à peine esquissée dans le film par une image quasi subliminale. Par ailleurs, la fille était représentée comme un assemblage maladroit des critères supposés de la séduction pour les aliens (lunettes, jambes courtes et très gros seins). Avec Scarlett Johansson dans le rôle, le résultat est très différent, l’actrice exprimant son étrangeté par sa seule gestuelle. Une séquence où elle trébuche, tournée à Glasgow en caméra cachée, montre que les passants ne l’ont pas reconnue. Si elle n’était pas le premier choix de Jonathan Glazer, elle enrichit le rôle autant qu’elle en bénéficie. Elle n’a jamais été aussi bien filmée. En oubliant la dimension satirique du roman et en le débarrassant d’explications finalement
    inutiles, le réalisateur a épuré l’histoire jusqu’à friser l’abstraction. Le résultat est une plongée dans un monde de pures sensations, fruit d’une harmonie inouïe entre l’image et le son.

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Dougie McConnell
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