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Trop souvent, lorsque les cinéastes américains découvrent le versant humain du reste du monde, ils le font avec une naïveté embarrassante. Celle de Thomas McCarthy (The Station Agent) est au contraire touchante et responsabilisante. Un prof d’université aigri, veuf et fermé aux autres, est contraint de partager son appartement new-yorkais avec des squatteurs clandestins. Par sa faute, l’un d’eux est arrêté par la police. À lui d’essayer de le sortir des griffes des services de l’immigration américaine. La principale force de cette fable somme toute réaliste tient surtout à la manière humaine dont McCarthy a souhaité traiter de ce sujet crucial. Pour cela, il a misé sur des interprètes plus que convaincants. De Richard Jenkins à l’enthousiaste Haaz Sleiman en passant par Hiam Abbass, tous donnent une belle sincérité à leur personnage, sentiment encore accentué par la musique, omniprésente et véritable lien qu’ils tissent les uns avec les autres.
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La musique ne se contente pas d’adoucir les mœurs : elle rapproche les êtres humains, quelle que soit leur origine sociale ou ethnique. A travers deux histoires, l’une d’amitié, l’autre d’amour, - toutes de regards éloquents, de gestes affectueux, de sentiments pudiques-, ce beau film célèbre d’abord la fraternité. Une fraternité mise à mal par la politique, dans un film qui dénonce très finement la situation des clandestins au pays du rêve américain. Dans le centre de détention où s’affiche haut et large, une impuissante et provocatrice Statue de la liberté, on traite des êtres comme du bétail. Un homme renaît à la vie, celle d’un couple s’arrête brutalement : sans discours et sans poing levé, le réalisateur de « The station agent » dit toute l’iniquité d’un système.