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Cascadeur devenu réalisateur, David Leitch s’évertue à envisager le cinéma d’action comme une affaire avant tout humaine, à une époque où le numérique grignote le boulot des stuntmen. C’est donc logiquement qu’il adapte la série L’homme qui tombe à pic, dont il garde le héros cascadeur mais change à peu près tout le reste. The Fall Guy met en scène Colt Seavers (Ryan Gosling), technicien surdoué de la chute, dont la carrière est stoppée net par un grave accident. Colt lâche tout, le cinoche comme son amour naissant pour une assistante caméra (Emily Blunt, évidemment impec’). Mais quand disparaît l’acteur le plus connu au monde (Aaron Taylor-Johnson imitant Matthew McConaughey, un régal), c’est étrangement à lui qu’on fait appel pour le retrouver… L’esprit de Shane Black flotte au-dessus de cette comédie d’action qui étrille les privilégiés d’Hollywood (les producteurs ; les stars au melon colossal) pour mieux faire triompher les créatifs et les cols bleus (réalisateurs et cascadeurs). Un hommage aux petites mains qui lorgne aussi vers Babylon dans son dégoût du système et sa fascination pour la fabrication des images. Mais même sans cette double lecture, The Fall Guy reste un crowd pleaser euphorisant, où Ryan Gosling rappelle l’étendue de son timing comique entre deux scènes d’action spectaculaires. Et la vraie surprise, c’est l’authenticité de l’histoire d’amour contrariée au coeur du film, qui rattache le récit à des enjeux très humains malgré ses débordements cartoonesques.