Toutes les critiques de Superstar

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thomas Agnelli

    Réalisateur insaisissable, Xavier Giannoli (A l’origine) aimerait lorgner vers Polanski et Kafka avec cette fable paranoïaque au burlesque inquiet qui dénonce la vacuité de la société de consommation, l’addiction aux réseaux sociaux, le voyeurisme des médias, les marginaux exhibés en monstres de foire et la starification éhontée. Hélas, très vite, ça ne fonctionne pas. Tout simplement parce qu’en visant quelques modèles américains (Network, de Sidney Lumet) et en décrivant l’univers – évidemment pourri – du monde du petit écran, ce concentré de cynisme et de misanthropie se révèle totalement daté et n’échappe jamais au simplisme du Costa-Gavras des mauvais jours (Mad City en 1997). Pour asséner cette démonstration, Giannoli fait évoluer ses personnages comme des pions sur un échiquier : ils sont unilatéraux, dépourvus de nuance comme d’ambiguïté. Les acteurs sont au diapason: Kad Merad passe son temps à se demander « pourquoi » avec une tête d’ahuri – le mot « pourquoi » étant répété 549 fois pendant tout le film. Cécile de France se contente de changer de couleur de cheveux – les cheveux blonds quand elle est gentille, les cheveux rouges quand elle est malintentionnée – pour traduire les fluctuations morales d’une journaliste opportuniste rattrapée par sa conscience. Les personnages secondaires (un trav’ artiste provoc qui semble sortir d’un mauvais Almodovar, un rappeur qui manie la langue française, considéré comme le nouveau Céline) ne valent guère mieux... En termes de caractérisation, c’est plus que limite. En termes de dramaturgie, il ne se passe rien. En termes de mise de scène, l’intérêt est très relatif (peu ou pas de plan de cinéma). Et la conclusion, au romantisme totalement improbable, d’enfoncer le clou.

Les critiques de la Presse

  1. Télérama
    par Pierre Murat

    C'est un film étrange, angoissant. Pas vraiment consensuel. Chacun en prend pour son grade : les profiteurs de l'intelligentsia médiatique, certes, toujours prêts à encourager, au nom de leur médiocrité, la stupidité ambiante. Mais aussi l'opinion publique : ces millions d'anonymes qui se choisissent des modèles inexplicables qu'ils renient, soudain, inexplicablement. C'est cette terrifiante absurdité que décrit minutieusement Xavier Giannoli [...] Il en tire un thriller mené tambour battant, sans une chute de rythme. Dont la musi­que (signée Mathieu Blanc-Francard) évoque ouvertement ces polars hitch­cockiens où la logique ne sert qu'à ­piéger davantage des héros effarés.

  2. Le Monde
    par Noémie Luciani

    Équilibré, constructif dans sa démarche et libre de tout manichéisme, Superstar est l'une des plus belles productions que l'année nous ait données à voir.

  3. Le Figaro
    par Marie-Noëlle Tranchant

    Kad Merad, pivot de l'histoire, est d'une justesse parfaite dans la modestie pleine de questions et la noblesse dans réplique d'un homme qui n'est pas à vendre [...] Autour de lui tous les acteurs sont excellents [...] Jamais Xavier Giannoli ne perd de vue le plaisir intelligent du spectateur à être emporté dans un tourbillon spectaculaire, tout en découvrant un panorama captivant de l'époque, à travers un regard de moraliste, lucide, ironique, sévère mais jamais amer.

  4. Le Parisien
    par Pierre Vavasseur

    Adapté d'un roman de Serge Joncour, "L'Idole", ce film, dans lequel Cécile de France incarne une journaliste de télévision, offre à l'acteur des "Ch'tis" (Kad Merad, ndlr) un de ses rôles les plus graves.

  5. Le JDD
    par Danielle Attali

    C'est drôle, féroce, inquiétant. Avec en prime, Cécile de France très juste. Entre absurdité, folie et "normalité", un film passionnant.

  6. Les Inrocks
    par Serge Kaganski

    "Superstar" est une fable à la Capra, mais du Capra trempé dans l'acide du spectacle contemporain (...) le choix de Kad Merad, acteur au physique ordinaire et à la célébrité tardive, s'avère excellent.

  7. Metro
    par Jérome Vermelin

    Aussi à l'aise dans la grosse vanne (...) que dans le drame (...), [Kad Merad] joue sur les deux tableaux avec beaucoup de conviction, propulsé par la caméra frénétique de Giannoli. Lequel signe une sorte de "Sueurs Froides" au pays du talk show, doublé d'un regard lucide sur le pouvoir des images.

  8. par Sophie Grassin

L'auteur d’À l'Origine signe à la fois un film en colère, une comédie satirique et une nouvelle réflexion sur le malentendu, l'imposture, la dignité.

  • L'Express
    par Eric Libiot

    Sujet passionnant (...), mais plus passionnant, finalement, que le film lui-même. (...) On ne s'ennuie pas vraiment, mais il y a juste un petit grain de sable qui empêche de marcher droit. Reste que l'auteur du très réussi "A l'origine" a toujours du talent à revendre.

  • Télé 7 jours
    par Uriell Ceillier

    Le réalisateur de Quand j'étais chanteur dénonce la course à la célébrité. Si sa tragi-comédie démarre plutôt bien, en flirtant avec le fantastique et l'absurde, la suite devient moins excitante, plus banale. A trop vouloir signifier, Giannoli nous laisse un peu sur notre faim. Reste un Kad Merad qui, totalement habité par cet anti-héros paumé, nous émeut et nous étonne toujours.

  • Critikat.com
    par Camille Pollas

    Difficile de supporter la simili-dénonciation de la machine médiatique et dans le même temps l'usage si décomplexé de sa mise en scène.

  • Les Cahiers du cinéma
    par Charlotte Garson

    Chez Giannoli, un kafkaïsme franchouillard fait office de scénario. Quant à la mise en scène, il y en a décidément plus chez les charognards de la téléréalité.

  • A nous Paris
    par Fabien Menguy

    Se contentant de décrire la spirale infernale dans laquelle son personnage se retrouve entraîné, Xavier Giannoli, pourtant auteur de “Quand j’étais chanteur” et de “A l’origine”, signe une fable certes acide sur la célébrité, mais trop fantasque pour être vraiment prenante.

  • par Thomas Baurez
  • UN postulat alléchant aux limites du fantastique (voir les séquences dans le métro où la population se jette sur le malheureux tels des zombies), le cinéaste n'en tire rien à trop vouloir signifier. Et son drame paranoïaque prend vite l'allure d'un récit édifiant - et un peu daté! - sur les dérives de la course à la célébrité. Pas besoin d'un film pour cela. La télévision poubelle s'en est elle-même chargée en s'autoparodiant allégrement!