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Splice renouvelle le discours sur les possibles dérives de la génétique lorsque l’expérience de ces deux scientifiques les mène littéralement à utiliser la science comme mère porteuse. Le résultat, une créature qui deviendra leur fille, s’attaquera vite à l’ADN philosophique de la morale. Splice évite à David Cronenberg d’avoir l’idée de se lancer un jour dans sa version de Frankenstein, Natali le devançant en utilisant, avec la même intelligence, le cocon d’un film d’horreur pour le faire accoucher de perturbants questionnements sur les notions de cellule familiale et d’éthique dans le couple. Dans le genre, on n’avait pas vu une telle réussite depuis La Mouche.
Toutes les critiques de Splice
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) l'oeuvre de Vincenzo Natali demeure résolument personnelle et novatrice. Le choix judicieux de ses protagonistes et de leurs problématiques attise intelligemment la force du scénario de Splice.
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Clairement sexuelle, la relation de la créature à son créateur est la grande réussite du film, volontiers dérangeant pour le spectateur. Qui trouvera donc la matière à débat à la sortie de la salle...
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Si Natali a visiblement été influencé par La Mouche de David Cro nenberg, il traite son sujet différemment en évoquant frontalement la brutalité des rapports entre parents et enfants. Splice n’est pas qu’un thriller distillateur de frissons, il s’agit d’une fable qui renvoie le spectateur à ses pulsions et à sa mortalité.
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On aurait tort de reprocher ainsi à Vincenzo Natali d'avoir opté pour une progression classique, presque trop sage, d'un récit qui prend son temps et refuse souvent les conventions de l'épouvante contemporaine. Tout l'édifice sur lequel est construit le film est soutenu par la quête d'une vraisemblance ou du moins d'une logique psychologique indiscutable, condition unique mais nécessaire à la crédibilité d'événements dont le récit détaille ainsi une généalogie hypothétique. C'est ainsi que ce que perd Splice en spectaculaire facile, il le gagne en intensité et en vérité humaine.
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Certes, Vincenzo Natali (« le Cube ») louche du côté de David Cronenberg (« la Mouche ») sans avoir son génie et prend vers la fin un virage horrifique moyennement inspiré.
Il n’empêche, malgré ses petits moyens, « Splice » ne manque pas d’audace et explore des pistes dérangeantes. -
Le script n’est certes pas original, mais parvient toutefois à captiver tout au long de la projection. Et dans la douleur généralisé. L’étau dramatique se resserre peu à peu autour des protagonistes et la souffrance de la superbe humanoïde, créature ailée et amphibie, dotée d’un dard redoutable, devient palpable. La folie s’installe pour déboucher sur une conclusion qui ne peut que s’avérer tragique. Cette inéluctable tragédie donne au film un côté particulièrement pesant. Le tiraillement des personnages devient très vite celui du spectateur, lui-même otage d’une situation où le rationnel et l’affectif forment un mélange forcément anormal et donc monstrueux.
Au talent d’un casting solide, on soulignera l’incroyable pouvoir de persuasion des effets spéciaux. Les prothèses très organiques et les CGI fluides rendent l’expérience fascinante, alors que la caméra habile du réalisateur permet d’évacuer le malsain de certains instants sordides qui deviennent tout simplement beaux... -
Le réalisateur canadien Vincenzo Natali (Cube) revisite le mythe de Frankenstein dans cette série B de science-fiction ultraréférencée (La Mutante), aussi efficace que troublante, qui traite de thèmes contemporains comme le clonage thérapeutique, la maternité et la difficulté de s’engager dans un couple.