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Handicap, harcèlement scolaire et rédemption sont au programme de cette remarquable adaptation d’un manga en 7 tomes, énorme succès d’édition au Japon. L’histoire de la relation mouvementée entre Nishimiya, jeune élève douce et attentionnée et Ishida, camarade de classe cossard qui a décidé d’en faire sa souffre-douleur en se moquant de façon humiliante de sa surdité avant que ses camarades ne le mettent à son, tour à l’écart. Un épisode qui va le hanter longtemps avant que des années plus tard il décide d’apprendre la langue des signes et de partir à sa recherche. La grande qualité de Silent voice tient dans sa capacité à vous maintenir sous tension sans jamais forcer le trait. Tension violente, amicale, amoureuse… tout est ici mêlé sans verser dans la facilité du film à thèse. Car résumer Silent voice à un simple plaidoyer anti-harcèlement serait réducteur : il développe avant tout brillamment une intrigue romanesque à souhait autour de ses causes, conséquences et multiples dégâts collatéraux pour les personnes concernées et leur entourage. Et ce avec une finesse dans le trait des dessins et plus largement un sentiment de douceur qui renforce évidemment cette sensation de violence morale, lui permettant ainsi de traiter son sujet sans jamais être scolaire ni hésiter à flirter allègrement et joliment avec le mélo. Comme une explosion de ces émotions fortes longtemps tues tant chez la victime qui a dû se construire malgré ce harcèlement que chez un bourreau en quête de rédemption, de pardon et d’amour.