Date de sortie 11 août 2021
Durée 85 mn
Réalisé par Farid Bentoumi
Avec Zita Hanrot , Sami Bouajila , Céline Sallette
Scénariste(s) Farid Bentoumi
Distributeur AD VITAM
Année de production 2020
Pays de production France, Belgique
Genre Drame
Couleur Couleur

Synopsis

Nour vient d’être embauchée comme infirmière dans l’usine chimique où travaille son père, délégué syndical et pivot de l’entreprise depuis toujours. Alors que l’usine est en plein contrôle sanitaire, une journaliste mène l’enquête sur la gestion des déchets. Les deux jeunes femmes vont peu à peu découvrir que cette usine, pilier de l’économie locale, cache bien des secrets. Entre mensonges sur les rejets polluants, dossiers médicaux trafiqués ou accidents dissimulés, Nour va devoir choisir : se taire ou trahir son père pour faire éclater la vérité.

Critiques de Rouge

  1. Première
    par Thomas Baurez

    Quatre ans après le très sympathique Good Luck Algeria, Farid Bentoumi monte en grade avec ce deuxième long-métrage labélisé « Cannes 2020 », porté une nouvelle fois par sa « muse » Sami Bouajila. Bouajila dont on ne cesse de redécouvrir l’incroyable talent, qui se paie même le luxe de se bonifier avec l’âge. L’acteur de 54 ans dégage désormais une sagesse qui fait d’emblée autorité, son charme doux n’exclue pas cependant les passages en force, de ceux qui imposent le combat. Certains se souviennent peut-être du récent Un fils de Medhi Barsaoui où face à un chaos personnel son personnage parvenait à rester debout sans jamais baisser les bras. Dans Rouge, il est à nouveau un père de famille qui ne voit pas venir la tourmente s’abattre sur ses propres certitudes l’obligeant à réagir. Rouge, c’est la couleur du sang, de la révolte, de la violence, c’est aussi celle d’une gigantesque entreprise de produits chimiques posée tel un vaisseau cabossé au milieu d’une nature et une humanité menacées. Slimane (Sami Bouajila), délégué syndical de l’entreprise, mais surtout bon soldat, plaît à une direction qui voit en lui le garant d’un dévouement aveugle de la part des employés. L’arrivée de sa fille (Zita Hanrot) comme infirmière va faire voler en éclat l’équilibre de l’ensemble. Articulé comme un thriller social, le film s’appuie sur un récit fouillé et une mise en scène subtile qui ne cherche jamais à dénaturer l’honnêteté des intentions (les frères Dardenne ont coproduit le film). C’est bien à hauteur des visages crispés et des corps qui résistent que doit se raconter la violence du monde.