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Photographe de la décadence humaine, Richard Billingham est célèbre pour avoir « exposé » ses parents dans la misère de leur vie : alcooliques, ne montrant aucun signe d’affection pour leurs enfants et isolés dans une société thatchérienne qui déclassait très rapidement. Il y revient dans son premier film, Ray & Liz. Celui-ci s’ouvre sur la chambre d’un vieillard qui reste couché toute la journée et reçoit les visites régulières d’un homme venu lui livrer des bouteilles en plastique remplies d’un jus saumâtre. Cette scène donne le ton et le rythme (lent) de ce qui va suivre : des séquences de « vie de famille » aussi déprimantes que grotesques. Billingham scrute les détails de la vie de ses géniteurs à la manière d’un entomologiste. Mais sa façon de nous donner à voir ainsi ce couple si malsain s’enfoncer dans son malheur nous enferme dans une pénible position de voyeur.