Toutes les critiques de Prometheus

Les critiques de Première

  1. Première
    par Sylvestre Picard

    Des paysages défilent, emplissant l’espace au rythme du score wagnérien de Marc Streitenfeld (Le Territoire des loups) digne du Williams de Superman, tandis que l’on découvre un vaisseau titanesque, prisonnier des nuages… Transfigurée par une 3D hallucinante, la séquence d’ouverture de Prometheus veut donner le ton. On est dans de la SF à très grand spectacle, digne de la Géode, posant la barre très haut, à des années-lumière de tout ce qu’à pu faire Sir Ridley avant dans ce domaine. La suite sera beaucoup plus classique, avec son expédition scientifique décimée sur une planète hostile pour avoir voulu percer le secret d’une mystérieuse race alien. Et c’est là le problème : jamais le script de Prometheus, tristement banal, ne se révèlera à la hauteur des envolées visuelles de Ridley Scott, qui retrouve, plastiquement du moins, l’esprit de la grande SF psyché au cinéma.

    Car Prometheus est célébré comme le retour à la SF de Ridley Scott -qui a effectivement donné au genre deux de ses oeuvres les plus marquantes, Alien - Le 8ème passager et Blade Runner. Alien est un autre problème : a trop vouloir raccorder les wagons avec Alien, Prometheus se révèle en fait un simple décalque : même dramaturgie (le réveil des astronautes, et un sursaut final identique). Et si Prometheus n’était qu’un remake d’Alien, avec tous les moyens de la technologie post-Avatar ? Il eût sans doute fallu pour cela un scénario plus solide que celui écrit par le débutant Jon Spaihts (le script de Darkest Hour, c’est dire) et Damon Lindelof (qui a surtout écrit pour la série Lost). Il faut aussi évoquer Lovecraft, tant le film est une lecture quasi littérale du fameux Les Montagnes hallucinées. Ce n’est en soi pas trop grave, mais on comprend mieux l’amertume récente de Guillermo Del Toro, qui devait mettre en boîte l’adaptation officielle du fameux roman de HPL. De fait, plus que la lecture de Lovecraft, si vous avez vu Alien, vous avez déjà vu Prometheus. La Fox, finalement, a bel et bien produit un remake du film de Scott par lui-même au lieu d’un prequel préparé sur un pitch étrange (l’origine des Aliens était laissé dans l’ombre, et c’était très bien ainsi).

    Que le blockbuster soit en crise (pour un Avengers, combien de Battleship, John Carter, Dark Shadows… ?), soit. Mais les reboots et remakes sont-ils une solution ? La jeune génération sera peut-être plus sensible à la 3D épique de Prometheus qu’au nihilisme bad trip du 8ème passager, datant déjà de 1979.

    Au final, que restera-t-il de Prometheus face à Alien ? Comme souvent, le casting : Charlize Theron, puissante et économe dans ses effets, bouffe littéralement la banale Noomi Rapace (qui n’incarne que rarement les tiraillements de son personnage entre science et religion). Mais c’est surtout Michael Fassbender, dément dans le rôle de l’androïde David. Dans cette magnifique séquence où il parcourt le vaisseau, seul, regardant Lawrence d’Arabie en boucle et apprenant les langues anciennes, il pose son jeu qu’il tiendra tout au long du film, avec la précision du moindre geste, ses sourires tristes, son verbe obséquieux. Il emporte tout le film, et restera la meilleure chose d’un métrage qui laisse un goût amer au spectateur mais l’a au moins emmené un bon moment dans les étoiles.

Les critiques de la Presse

  1. par Simon Riaux

Prometheus n'est pas une suite, un reboot, ou une resucée d'Alien, il est un film autre, la promesse d'une nouvelle saga passionnante, et semble-t-il riche d'un bestiaire non moins terrifiant, qu'il nous tarde de découvrir plus avant. Les signes de cette incontestable réussite ? Des nouvelles questions sans réponses, des interrogations qui nous enflamment déjà l'esprit (mais bon dieu qu'est-ce que c'est que cette fresque ? Et cette tombe avec le machin vert ? La magnifique introduction nous révèle-t-elle un acte de rébellion ou la première partie d'un plan qui a mal tourné ?), et une qualité essentiellement cinématographique, celle de clore le métrage sur son image la plus belle et excitante.

  • A voir à lire
    par François Blet

    Avec Prometheus, Sir Ridley ne boucle pas la boucle, il refait un nœud, plus solide, moins confiné et plus pervers encore, dans son fil d’or. Long live the king. Parce que vu la séquence finale, vous aurez encore de ses nouvelles.

  • 20 Minutes
    par Caroline Vié

    Prometheus est un véritable bonheur pour qui a envie de voir un film de science-fiction horrifique, luxueux et brillamment réalisé.

  • Excessif / TF1 News
    par Nicolas Schiavi

    Ridley Scott reste un grand réalisateur de la claustrophobie et de la tension dramatique, mêlant intelligence du propos et démesure esthétique avec brio. On s'attendait donc à un film Titan, il faut se satisfaire d'une très grande oeuvre de science-fiction qui grandira peut-être comme un "facehugger" attendant la suite de sa mutation.

  • Le Parisien
    par Hubert Lizé

    "Prometheus" est d'abord un choc visuel, d'une beauté crépusculaire, qui exploite à fond tous les codes de la science-fiction et de l'horreur. (...) On a beau ne pas tout saisir des subtilités de l'histoire, c'est avec un plaisir évident qu'on s'abandonne aux affres de l'angoisse.

  • L’Ecran Fantastique
    par Jean-Pierre Andrevon

    Si le film paraît bancal quant à son scénario - en tout cas certains de ses ingrédients - c'est qu'il hésite un peu trop visiblement entre le remake et la préquelle, allant jusqu'à tomber dans certaines incohérences.

  • Mad Movies
    par Laurent Duroche

    Si "Aliens, le retour" était la séquelle idéale, "Prometheus" n'est pas loin d'être la préquelle parfaite (...) en ce qu'il suscite des interrogations bien plus passionnantes que les réponses qu'il était censé amener.

  • Positif
    par Vincent Thabourey

    Il est fort possible que Ridley Scott, comme à l'accoutumée, gratifie la sortie vidéo du film d'une version longue qui donnera à "Prometheus" toute sa dimension artistique. En attendant et en l'espérant, ce métrage pour la salle procure déjà son lot d'exceptionnels moments cinématographiques.

  • Public
    par La rédaction de Public

    Avec son budget de 118 millions d'Euros Ridley Scott s'est offert un casting et des effets superbes. Dans le genre odyssée qui rend parano, Prometheus s'avère efficace.

  • Libération
    par Clément Ghys

    Ridley Scott laisse parfois perplexe, oscillant entre les codes nécessaires au prequel d'une série culte, dont il parvient difficilement à se détacher (...) et la volonté d'écrire une trame inédite.

  • Metro
    par Jérome Vermelin

    On tient un blockbuster de science-fiction proprement filmé, plutôt bien joué... Mais terriblement prévisible.

  • StudioCiné Live
    par Clément Sautet

    Retour aux origines pour Ridley Scott. Un film visuellement impressionnant mais au scénario lambda.

  • Chronic'art
    par Vincent Garreau

    Le film peut se lire comme une assez passionnante quête de lignes, de textures, de contours, dont l'aboutissement ultime serait cette carcasse noire dégoulinante, fourrée à l'acide, qu'admirait jadis Ian Holm pour sa "pureté". En ayant su créer un suspense sur la forme, Scott aura finalement à peu près gagné son pari.

  • Ouest France
    par La rédaction de Ouest France

    (...) si la déception est évidente sur le contenu, impuissant à installer magie, féérie et décontenancement, dans la forme Ridley Scott reste un habile producteur d'images abouties et travaillées. Ambiance et atmosphère. Dans la grisaille et dans le noir, il installe à l'écran un univers fécondé par les prouesses des effets spéciaux.

  • Critikat.com
    par Mathieu Bareyre

    C'est le film d'un vieux styliste qui, à défaut de retrouver le patron qui a fait ses succès, brode à partir d'imitations. Et l'original semble à jamais perdu.

  • Le Monde
    par Isabelle Regnier

    Dans la mode des prequels (...) voici celui d4alien, le film avec lequel Ridley Scott bouleversa en 1970 le cinéma SF. (...) Baigne dans une glue spirituelle qui fusionne avec christianisme et paganisme new wave, bourré d'emprunt au cinéma de science-fiction, ce film ne produit rien de singulier. Les quelques pistes intéressantes que recèle le scénario, restent à l'état d'ébauche. Il est constamment question d'atmosphère dans Prometheus. L'ennui c'est que le film en manque cruellement. Il ne reste plus rien de ce qui faisait il y a trente ans, la réussite d'Alien (...)

  • Les Cahiers du cinéma
    par Mathieu Macheret

    Décidément, il n'y a plus autre chose à attendre de Ridley Scott qu'une bonne direction artistique.