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Le réalisateur D. J. Caruso s'en sort plutôt bien dans les deux premiers actes, soutenu essentiellement par l'énergie polvalente de Shia LaBeouf. Le dernier tiers sombre dans le grand-guignol et laisse sur l'impression que les auteurs se sont mis d'accord dès le départ sur la conduite à tenir: ne jamais surestimer l'intelligence du spectateur. Lui donner ce qu'il attend, mais, surtout, rien de plus.
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Les critiques de la Presse
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Tenter un remake inavoué du Fenêtre sur cour d’Hitchcock, il fallait oser. D. J. Caruso l’a fait et magistralement encore. Avec Paranoiak il nous offre carrément une baie vitrée donnant sur une traque nerveuse et passionnante. Shia LaBeouf n’a rien à envier à James Stewart. Il revisite avec talent le rôle du pauvre gars coincé chez lui avec pour seule distraction une paire de jumelles tout en ajoutant au personnage un côté glam’ destroy avec juste ce qu’il faut d’humour pour rétablir l’équilibre avec l’aspect sombre du film. Parano ou pas ? Le doute plane jusqu’au dernier moment.
- Le JDDpar Stéphanie Belpêche
Cette version ado de Fenêtre sur cour filmée caméra à l'épaule façon Blair Witch Project doit son efficacité à la qualité de son interprétation, malgré une gamme de situations convenues qui ménagent néanmoins quelques surprises. Produit par Steven Spielberg, ce thriller honnête, souvent drôle, colle avec une époque où le voyeurisme et l'extrapolation nourrissent les fantasmes de spectateurs en mal de sensations fortes.
- Fluctuat
Faut-il se plaindre de la vulgarisation ? Pas forcément, parfois elle a même de nombreux atouts. Mais quand comme dans Paranoiak elle actualise alfred Hitchcock en passant par le teen movie, on a beau espérer un objet hybride, c'est plutôt la catastrophe.
- Exprimez-vous sur le forum ParanoiakOuais, bon, on a beau faire des efforts, on commence à éprouver nos limites. On veut bien vulgariser, rajeunir, qu'Hollywood pille son patrimoine pour le réactualiser en le sacrifiant à toutes les modes possibles afin d'atteindre un public qui n'a ni culture ni mémoire, mais on commence à toucher le fond. On a tous été jeunes, toi, moi, ton voisin, et nos diverses générations ont toutes à peu près connu aujourd'hui des produits destinés à satisfaire nos libidinales joies consuméristes et naïves. Le club Dorothée, Récrée A2, Les Goonies, Explorer, Breakfast Club, Can't buy me love, tout ça on n'a jamais été contre, ça fait longtemps qu'on a cédé à la pop culture sans distinction hiérarchique, y compris pour illuminer nos mercredi après-midi. Même avec le cinéma, on a appris à avoir autant d'estime pour le dernier blockbuster qu'un classique de vincente minnelli. Nous sommes les enfants du crépuscule errant dans la nuit. Sauf que là, Paranoiak (avec un K, vous aurez noté), c'est pas grand-chose mais limite le truc de trop.Paranoiak (AKA Disturbia, contraction de « disturbed » et « suburbia », autrement dit « banlieue dérangée »), c'est un peu le film dont vous êtes le héros (toi, le jeune), Ian Levingstone et Steve Jackson en moins. En gros, c'est l'histoire d'un teenager d'abord sympa comme tout, l'inénarrable Shia LaBeouf, qui après avoir survécu à un accident où son père est mort sous ses yeux, pète un peu les plombs et flanque une mandale à son prof d'espagnol. Résultat des courses, on lui colle un bip à la cheville et le condamne à passer ses vacances d'été enfermé chez lui. Là, miracle hollywoodien, notre ami Shia se met à observer son voisinage à renfort de jumelles, notamment sa nouvelle girl next door, la très sexy Sarah Roemer (Jessica Biel en moins sportive), et surtout son voisin (David Morse, mono expressif) qu'il suspecte vite être le serial killer dont on parle aux infos. Cool, voilà de quoi donner du piment à une vie devenue bien monotone (surtout depuis que maman a coupé l'abonnement au Xbox Live), entre la fille à mater puis draguer et le tueur à débusquer entre amis, pas de quoi s'ennuyer.En une minute montre en main, le cadavre du bon vieil Alfred (Hitchcock) est ressuscité. Paranoiak c'est Fenêtre sur cour meets le teen movie. James Stewart a muté en Shia LaBeouf (mais non, on a pas perdu au change Serge), l'appareil photo du premier s'étant transformé en caméra DV assisté par ordinateur et téléphone portable. On peut vraiment remercier D.J Caruso (Two for the Money) et ses potes, surtout [people=steven spielberg]Spielberg responsable de l'engin (le sagouin). Si vous avez pris option ciné au Bac et que vous n'avez pas révisé votre Rear Window, heureusement Paranoiak est là pour vous, même pas la peine de repasser par Body Double. Bon, faut avouer qu'au départ l'idée était stimulante. Imaginer croiser le teen movie à Hitchcock tout en reprenant comme nouveau gadget le bipper (qui forcément oblige à compartimenter l'espace, ce qui donne lieu à quelques idées sympathiques), c'était une manière de reprendre un concept tout en lui injectant un corps étranger pouvant accoucher d'un objet hybride. Ce qui fonctionne vite fait par la façon dont le film situe les kids face aux adultes, sa façon de les isoler, de leur donner une avance, de les traiter en éclaireurs tout en restant au diapason de leurs émois.Sauf que tout ça ne tient pas longtemps. Paranoiak se transforme rapidement en Fenêtre sur cour pour les nuls avec une intensité niveau suspense proche du zéro (oui le tueur tue, pas d'erreur les gars). Chaque enjeu narratif (draguer la voisine et traquer le serial killer) est anéanti par manque de contraintes. Shia se met aussi vite la nana dans la poche que le tueur expose ses crimes au grand jour. À la limite, ça ne serait pas gênant si Caruso n'avait pas prétention à entretenir un climat d'angoisse et de paranoïa jouant sur le doute et l'interprétation de ce qui a été vu (le côté Hitchcock). Mais non, il espère et imagine arriver à nous convaincre de frémir par sa mise en scène inexistante. On aurait préféré moins de complexe et plus de teen movie, plus de situations intenables pour mater la voisine, ou plus de réflexivité sur le voyeurisme du point de vue des adolescents. Là, en plus de ruiner le film d'Hitchcock (pas un crime en soi), Paranoiak finit par devenir carrément douteux. Justifiant la paranoïa, l'auto-défense, le fait de frapper son prof d'espagnol, et transformant en héros son personnage qui voit sa peine écourtée pour bonne conduite (au mépris de la justice), on se dit qu'il y a comme un malaise. Un sentiment d'autant plus grand vu l'accueil hallucinant du film aux States. Génération youtube, réveille-toi ! Paranoiak
De D.J. Caruso
Avec Shia LaBeouf, Sarah Roemer, Carrie-Anne Moss, David Morse
Sortie en salles le 22 août 2007
© Paramount Pictures France
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