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Conte effrayant, gothique même, comme lorsque Lucie s'aventure dans les bois. Porté par d'excellents comédiens (la jeune Pauline Étienne est étonnante), ce premier film est une vraie découverte.
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Ce premier long métrage a le goût et la fraîcheur inestimables de ce qui constitue à la fois le "grand saut" dans une vie de cinéaste et le saut périlleux dans une vie de jeune fille en fleurs, mais il file droit et juste, ne vacille pas et ne s'atermoie jamais.
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par Christophe Narbonne
Toutes les critiques de Paradis Perdu
Les critiques de la Presse
La campagne, le bruissement de la nature, une tension sexuelle et une violence latente... Pour son premier film, Ève Deboise ne s’affranchit pas totalement des lieux communs du cinéma d’auteur naturaliste, mais elle se distingue par son audace et sa maîtrise. Et il en fallait pour raconter le lien trouble unissant un père et sa fille, livrés à eux-mêmes depuis
le départ brutal de la mère. Le film, qui ne tombe jamais dans le graveleux ni la démonstration, parle joliment du renoncement, l’acte le plus difficile à accomplir au monde, mais souvent aussi le plus libérateur.
(...) ce premier film d’une bonne scénariste possède une force qui promet.
Commencé sur le ton de la chronique réaliste, le film bascule alors dans un registre inattendu, plus fantasque, proche du conte.
"Paradis perdu" distille une sensation d'étouffement, plutôt bien rendue par une image au contraste parfait, mais préjudiciable au reste du long-métrage, carrément empesé.
La facture pesante d'Eve Deboise s'offre à un scénario peu inventif pour faire un film sans rythme et sans grâce, rarement juste. (...) Dans la serre étouffante des jeux de formes, l'homme y est mis à mort au nom de l'exercice de style : à cela, on pardonne moins aisément.
Le scénario d'Ève Deboise, qui réalise ici son premier long métrage, enfile toutes les perles dramatiques de l'exercice : une mère trop absente, un papa trop présent, une nature sauvage, un prince charmant idéalisé et, en bout de course, la demoiselle qui court à toute vitesse face caméra pour suggérer l'émancipation. Banal !
"Paradis perdu" est un premier film incertain, un peu scolaire, pourvu parfois de qualités graphiques manifestes.