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Inspiré des mémoires de l’une des demi-soeurs de John Lennon, ce premier film d’une réalisatrice issue de l’avant-garde artistique vaut bien plus que son apparence de biopic opportuniste. Avec l’aide du scénariste de Control, Sam Taylor-Wood s’est concentrée sur la maturation émotionnelle du futur Beatle, tout en évoquant avec justesse le contexte qui a forgé la jeunesse anglaise de l’après-guerre. Sous les traits d’Aaron Johnson, excellent, Lennon apparaît comme un adolescent potentiellement brillant qui dissimule sa colère derrière un humour caustique et un flegme contrôlé. Sa mère, affectueuse, frivole et superficielle, est le contraire de sa tante Mimi, une femme à poigne sensible et intelligente dont l’influence sera déterminante sur l’éveil artistique du gamin. Elle est jouée tout en force et en subtilité par Kristin Scott Thomas, qui trouve ici l’un de ses meilleurs rôles.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Sam Taylor-Wood a réussi à reconstituer l'âpreté des années 50 à Liverpool sans surligner les effets d'époque. Bien sûr, elle nous invite à suivre la naissance d'un phénomène, mais c'est surtout le tourment dans lequel a grandi John Lennon, tiraillé entre sa tante qui l'a élevé et sa mère qui l'a abandonné à 5 ans, qui fait le noeud du film.
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Grâce au talent de ces acteurs, on se laisse captiver et l'on se surprend même a être ému par moment. Néanmoins, s'il y a un bémol à apporter à la partition, c'est bien au niveau de la réalisation qu'il se situe. Tout est en effet extrêmement propret chez Sam Taylor-Wood : son Liverppol ressemble à un décor de sitcom et sa réalisation est tout sauf "rock'n'roll". Malgré cela, les fans des Beatles se délecteront des clins d'oeil disséminés ça et là.
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C'est entre ces repères que le film se déploie, dans le jeu ambigu entre John et Julia qui a surgi à nouveau dans sa vie. Sam Taylor-Wood suggère les pulsions incestueuses qui les unissent, en fait le moteur de l'audace artistique croissante de l'adolescent. La plupart des spectateurs de ce film en connaissent l'issue, en 1958. Mise en scène sans pathos (mais pas sans émotion), elle continue d'émouvoir et fait un beau prélude aux paroxysmes d'intensité et aux abîmes de déprime qui jalonneront la musique de John Lennon.
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En dehors de son apprentissage musical - notamment sa fascination pour le King - , rien ne relie vraiment le jeune homme à la légende. Reste un bel effort côté casting, et une fascination évidente de la réalisatrice pour son interprète principal, dont elle a eu récemment un enfant...
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Si Aaron Johnson s'en sort dans le rôle du gosse turbulent de Liverpool, l'ensemble manque d'un riff de guitare qui électriserait le biopic propret.
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Nowhere Boy de Sam Taylor-Wood plonge dans l'enfance de John Lennon qui ne rigolait pas tous les jours entre une tante rigoriste (Kristin Scott-Thomas, capable de jouer ce genre de rôle par fax) et une maman absente (Anne-Marie Duff en mode foldingue).
Aaron Johnson, vu dans Chatroom et Kick-Ass, est convaincant dans la peau de la future idole, mais la réalisation mollasse fait trop penser à une dramatique télé façon BBC prime time. Les clins d'œil appuyés sur la rencontre avec les autres membres du groupe sont à l'image d'un film, dont la légèreté est cruellement absente. -
« Nowhere Boy » est davantage un film qui raconte le chaos affectif d’un Lennon ado qu’une préhistoire des Beatles à Liverpool. Et c’est là toute la force de ce biopic sans prétention mais honnête, qui ne devrait pas décevoir pas les fans des Fab Four.
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Les fans risquent d'être déroutés, car le film s'intéresse peu à l'exceptionnel talent du personnage : on croise bien Paul McCartney et son premier groupe, les Quarrymen, mais le coeur du récit est clairement intimiste, dans la douloureuse relation entre John Lennon et ces deux femmes qui se l'arrachent. Peu connu, cet épisode est exploré sous une forme très classique, mais avec un efficace sens du romanesque, aidé par la performance des deux comédiennes, notamment Anne-Marie Duff, très émouvante en mère inapte, qui transmet tout de même à son garçon le goût de la musique... Aaron Johnson incarne avec fougue cet adolescent brisé et résilient, que son sentiment d'abandon rendra créatif. Plus que le portrait d'une légende, Nowhere boy est une sorte de prologue familial à la success story des Beatles.
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Ne vous attendez pas à entendre le moindre tube des Beatles, ce film biographique ne s'attache qu'à nous décrire les années lycée et les tourments familiaux de John. Plus vieillotte que vintage, la réalisation est sauvée par la qualité d'interprétation et les yeux bleus "myope" d'Aaron Jonhson.