Première
par Emilie Lefort
Attention, si vous espérez une petite comédie américaine sur la famille, passez votre chemin. La Famille Jones est une supercherie ! C’est d’ailleurs de cette idée que part Derrick Borte pour trousser son implacable satire de la société américaine. Et pour une fois qu’elle en prend sérieusement pour son grade, ce serait trop bête de s’en priver. On regrettera d’autant plus que le film finisse un peu de manière hypocrite et n’aille pas jusqu’au bout. La morale et une romance viennent parasiter un discours qui se voulait plus subversif... Tout ça n’ôte rien au plaisir de découvrir de voir Demi Moore et David Duchovny se chercher pendant une heure et demi.
Première
par Gérard Delorme
Depuis les films de science-fiction des années 50, l’irruption de ce genre d’étrangers trop parfaits pour être honnêtes annonce le proverbial coup de pied dans la fourmilière. Ici, ce sont des leaders d’opinion chargés par une grande entreprise de pousser leur entourage à acheter des montres, des voitures, des pizzas surgelées... Les voisins s’endettent, le désastre pointe son nez, et le spectateur, chauffé par la satire grinçante, s’attend à un développement de grande envergure. Hélas, la tension mollit lorsque Monsieur Jones (David Duchovny, un peu fade), pétri de remords, tente de réparer les dégâts. La morale prend alors le dessus et s’exprime avec autant de subtilité que les avertissements
sur les paquets de cigarettes : « Consommer tue ! » Le réalisateur est un ancien publicitaire qui cherche probablement à se faire pardonner. Au lieu de culpabiliser, il aurait mieux fait d’étudier la dramaturgie. Il aurait appris que les bonnes histoires ne se terminent pas dans la mélasse.