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Acteur discret, vu chez Thierry Klifa et Emmanuel Mouret, Michaël Cohen avait fait parler de lui il y a six ans en réalisant Ça commence par la fin, premier film autofictif dans lequel il racontait crûment sa relation amoureuse conflictuelle avec Emmanuelle Béart. On ne sait pas si L’Invitations’inspire à nouveau de sa vie, toujours est-il qu’il y raconte, sur un même mode cruel, l’amitié masculine avec tout ce qu’elle comporte d’orgueil mal placé, de comparaisons viriles et de franc-parler brutal qui fait aussi mal qu’un coup de poing dans la gueule. L’idée de départ est amusante : on y voit Léo (Nicolas Bedos, étonnamment mesuré et juste) demander l’aide de ses potes en pleine nuit -en fait une ruse pour tester leur amitié. Raphaël (Michaël Cohen) le prend mal, très mal. Trop mal : l’acteur-réalisateur ne sait pas trop quoi faire de cette bonne idée de court métrage qu’il étire exagérément -le film peine d’ailleurs à atteindre l’heure et quart. Au lieu de recentrer l’intrigue sur son personnage, particulièrement antipathique, il aurait dû développer les rôles secondaires qui ne parviennent pas à exister tant ils sont sevrés de scènes. Ils auraient pu apporter cette perspective qui manque cruellement au film. Christophe Narbonne