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Entre 2008 et 2009, cinquante-cinq Roms furent assassinés en Hongrie. Just the Wind évoque ces crimes racistes par touches impressionnistes. Tendu par la menace d’un déchaînement de violence, le film se concentre sur le quotidien d’une famille de Tsiganes. Pour ces êtres traqués, une simple balade dans les bois peut prendre des airs de parenthèse bucolique, d’odyssée anxiogène ou de voyage initiatique à la Mark Twain. Bence Fliegauf fait cohabiter dans son film peur et émerveillement éphémère avec une délicatesse tragique.
Toutes les critiques de Just the wind
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Vingt-quatre heures dans la vie d'une famille tzigane dans la Hongrie d'aujourd'hui qui n'est pas belle à voir... A la manière d'un conte terrifiant, où seule la nature reste hospitalière, le cinéaste filme la dérive fasciste de son pays qui prend une minorité comme bouc émissaire. Fort.
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Un film tendu de bout en bout qui dévaste les clichés. Une oeuvre salutaire.
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Ce film oppressant et saisissant dénonce sans clichés le racisme qui gangrène l'Europe.
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Au-delà de la force d'un plaidoyer (...), il y a du film d'horreur, dans cette manière de susciter le malaise (...). Le cinéaste invente un dispositif anxiogène (...) pour placer les spectateurs dans le piège qui s'est refermé sur les Roms de Hongrie.
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Cette discrimination et cette violence sont plus suggérées que montrées, au risque d'être parfois trop allusive.
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La fin du film ne prendra au dépourvu que ceux – chanceux ! – qui n’ont encore jamais eu à endurer de tels ouvrages de petits malins prompts à signifier leur radicalité par des coups de force. Tout au plus surprend-elle en prolongeant sans vergogne, au lieu de le résoudre, l’infâme suspense entretenu jusque-là (ce personnage qu’on ne voit plus a-t-il survécu ou non ?). De quoi confirmer, définitivement, que le savoir-faire roublard de Fliegauf à nous faire suivre le calvaire de ses personnages victimes n’est pas animé de la plus élémentaire sincérité (celle qui devrait motiver son regard sur ce drame dont l’horreur intrinsèque touche jusqu’au genre humain), mais d’un désir de satisfaction de virtuose bien méprisable.
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Caméra à l'épaule, sons, photographie, dialogues minimalistes... Tout participe à cette atmosphère oppressante mais le film perd un peu de sa force en s'attardant trop sur des conditions de vie miséreuses ou devenant même voyeur dans certains moments intimes.
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Cette peinture de la condition des Roms en Hongrie prend le tour d'un thriller, au risque de brouiller la perspective.
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Tout en caméra portée et protagonistes vus de dos, le regard
du cinéaste est indéniablement documentaire, mettant sur un même plan les petits riens et les épreuves de la communauté (la misère, le ramassage des ordures, l’ostracisme). C’est la force principale du film. -
(...) "Just the Wind" assume un parti pris inédit en isolant les individus, renonçant ainsi aux images grégaires et folkloriques associées à la communauté des "gens du voyage".